Manhattan, au cœur de New York City

Rapidement après la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, les Européens créent des comptoirs coloniaux de l’autre côté de l’Atlantique. C’est de là que tout commence pour l’île de Manhattan.

En 1624, l’île de Manhattan est baptisée Nouvelle Amsterdam par la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales. Quarante ans plus tard, elle passe aux mains des Anglais qui la renomment New York. L’activité commerciale, qui se développe depuis le début, connaît un essor sans précédent au 19e siècle. Les industries textiles et alimentaires sont très nombreuses et des navires relient tous les jours l’ancien et le nouveau monde. La réussite de New York fascine : des milliers d’immigrants, fuyant la misère et les persécutions, affluent vers la « ville-monde ». Anciens esclaves noirs, Italiens, Allemands, Irlandais, Chinois… composent le fameux melting-pot new-yorkais, véritable mosaïque et carrefour des cultures. La population, qui comptait 79 200 habitants en 1800, atteint 3 437 251 en 1900 (dont 1, 5 million pour Manhattan).

Un urbanisme du quadrillage

Face à cet accroissement démographique et au développement commercial de la ville et du port, des travaux de planification urbaine sont plus que nécessaires. Entre 1807 et 1811, l’administration de New York envisage un vaste quadrillage de l’île de Manhattan : 12 avenues nord-sud parallèles à la rive de l’Hudson River (à l’ouest de l’île), larges de 30 m environ (100 pieds), dont la numérotation part de l’est, sont tracées. Elles sont coupées par 155 rues est-ouest d’une largeur de 20 m, numérotées depuis le sud. Ce maillage très rigoureux donne naissance aux blocks, des îlots qui mesurent en général environ 8 m sur 30.

Des espaces verts à conquérir

Par souci d’efficience commerciale et de rentabilité, presque aucun espace vert n’est prévu. Tout embellissement est également considéré comme superflu. Certains New-Yorkais s’élèvent contre ce plan dévastateur qui ne prend absolument pas compte de la topographie et n’a laissé aucune trace des cours d’eau, des prairies et des forêts de l’île originelle de Manhattan. À force de luttes politiques et de campagnes de sensibilisation, des espaces verts sont créés dans la deuxième moitié du 19e siècle, avec par exemple Central Park (341 hectares, sur 4 km sur 800 m ! ), oasis de verdure au cœur de la ville d’acier, de verre, de béton et de pierre.

Trois ponts de Manhattan à Brooklyn

Le pont de Manhattan, un pont suspendu
Le pont de Manhattan, un pont suspendu | © Pierre-Emmanuel Jouanneau

En 1898, la ville est divisée en cinq boroughs (districts) : Manhattan, quartier d’affaires et d’habitations ; Brooklyn ; Bronx ; Queens ; et Staten Island. Trois ponts franchissent l’East River pour relier Manhattan à Brooklyn – Brooklyn Bridge, Manhattan Bridge et Williamsburg Bridge – on les nomme plus simplement BMW. Le plus proche du pont de Brooklyn, Manhattan Bridge, est construit en 1909 par Léon Moisseiff et, davantage encore que le pont de Brooklyn, servira de modèle pour beaucoup de pont suspendus à tablier en acier durant la première moitié du 20e siècle.

Le pont de  Brooklyn
Le pont de Brooklyn | © Pierre-Emmanuel Jouanneau
Feu d’artifices sur le pont de Brooklyn
Feu d’artifices sur le pont de Brooklyn | © BnF