Focus
Rivalités sur le Nil
Au 19e siècle, l'étude de l'Égypte antique occasionne de fréquentes rivalités entre les égyptologues occidentaux. Ces derniers n'hésitent pas à rapporter les plus belles pièces dans les musées de leurs pays d'origine, parfois pour les préserver. Le Louvre à Paris, le Pergamon à Berlin ou le British Museum à Londres abritent ainsi de magnifiques collections égyptiennes.
Ingénieur et égyptologue, Émile Prisse d'Avennes s'engage dans une course de vitesse contre Richard Lepsius, fondateur de l’école allemande d'égyptologie, pour enlever de Karnak la "chambre des ancêtres" menacée de démolition.
Cette chapelle datée de Thoutmosis III, dont le bas-relief représente une succession de rois, est désormais exposée au musée du Louvre.
Dons entre États
Mais les antiquités servent parfois aussi de cadeaux entre pays alliés : en 1829, l'Égypte offre à la France les deux obélisques du temple de Louxor, chacun mesurant une vingtaine de mètres et pesant 230 tonnes. Le 25 octobre, après trois ans de voyage, le premier obélisque est mis en place devant 200 000 spectateurs. Le monument est arrivé par bateau. Une rampe de 120 m a été construite, sur laquelle l'obélisque est tiré par 200 hommes. Le jour J, l'engin de levage doit être actionné par une machine à vapeur qui tombe en panne. Ce sont donc 350 hommes qui hissent l'obélisque, avec le risque permanent que les cordes ne cassent. Mais l'opération réussit. Elle a cependant été si complexe que la France n'ira jamais chercher le second obélisque qui restera à Louxor.