Focus

Construire en regardant la nature

Chapiteau du temple égyptien de Philae
Chapiteau du temple égyptien de Philae |

© Bibliothèque nationale de France

Colonnes à faisceau du temple de Karnak
Colonnes à faisceau du temple de Karnak | © BnF

La civilisation égyptienne vit au rythme des crues du Nil qui traverse le pays. À chaque crue, le fleuve dépose sur les terres une boue fertile, le limon, qui assure des récoltes abondantes. Les constructeurs égyptiens gardent en permanence en tête ce lien avec la nature, et transposent dans la pierre le monde qui les entoure.
Ainsi, le temple de Karnak compte 134 colonnes, ce qui est beaucoup plus qu’il n’en faudrait pour soutenir le toit, même s’il est fait de lourds linteaux de pierre : ce choix est destiné à donner l’illusion d’une véritable forêt de pierre, surmontée d’un plafond peint d’étoiles.

Les chapiteaux des colonnes centrales de Karnak sont en forme de fleurs de papyrus ouvertes, tandis que celles des côtés sont fermées. Là encore, l’explication vient de la nature. Le centre du temple est éclairé par les claustras : les fleurs sont épanouies, alors que les bas-côtés sont laissés dans l’ombre : les fleurs y restent fermées. Les colonnes représentent la végétation qui renaît après la crue du Nil.

Les constructeurs égyptiens s’inspirent aussi de la fleur de lotus, représentée ouverte ou fermée, ou encore des palmes du palmier. Le fût de la colonne peut être lisse ou sculpté, pour évoquer le bouquet formé par les tiges de ces plantes.