L’ancêtre du préfabriqué ?

Vue de la chapelle rouge d’Hatchepsout à Karnak
Vue de la chapelle rouge d’Hatchepsout à Karnak | © A. Chéné, CNRS / CFEETK
Techniques d’assemblage en menuiserie
Techniques d’assemblage en menuiserie | © BnF

Les techniques de constructions évoluent au cours de l’histoire de l’Égypte. Les énormes blocs de pierre des pyramides sont progressivement remplacés par des blocs plus petits, plus aisés à manipuler. On conçoit même des bâtiments “préfabriqués”, dont tous les éléments sont livrés prêts à monter. C’est le cas de la chapelle rouge de la reine Hatchepsout à Karnak, constituée de petits éléments porteurs d’encoches en queue-d’aronde .

Entièrement démontés par le successeur de la reine Hatchepsout, les éléments de la chapelle ont servi de matériaux de remplissage pour les édifices du nouveau pharaon, pratique très courante. Quand ils les ont mis au jour, les archéologues ont alors été en mesure de reconstruire entièrement, comme un puzzle, ce bâtiment qui se trouve aujourd’hui dans le “musée en plein air” de Karnak.

“Le système de construction des anciens Égyptiens ressemble par bien des points à celui des Grecs. Les pierres y sont souvent posées à joint vif, sans lien d’aucune sorte, et le maçon se fie au poids propre des matériaux pour les tenir en place. Parfois elles sont attachées par des crampons en métal, ou, comme dans le temple de Séti 1er à Abydos, par des queues-d’aronde en bois de sycomore au cartouche du roi fondateur. D’ordinaire, elles sont comme soudées les unes aux autres par des couches de mortier plus ou moins épaisses.”
L’Archéologie égyptienne, Gaston Maspéro, 1887