Le Capitole

— par Vasari

Les habitants de Rome désiraient rendre au Capitole son ancien lustre ; Michel-Ange fut chargé de ce soin, et fit un dessin d’une richesse et d’une beauté rares. Il commença par établir le soubassement du bâtiment situé en face de la grande montée, et qu’on appelle le palais du Sénateur. En avant, il construisit un escalier à deux rampes qui conduit au rez-de-chaussée de l’édifice. Devant le perron, figurant sur des piédestaux deux statues antiques, le Tibre et le Nil, de neuf brasses de proportion ; entre ces deux fleuves, une grande niche est destinée à recevoir une statue de Jupiter. Du côté du midi, le palais des Conservateurs, qui forme une aile du Capitole, présente une riche façade avec des portiques soutenus par des colonnes, et ornés de niches qui doivent enfermer un grand nombre de statues antiques. Du côté du Nord, au-dessous de l’église dell’Aracelli, on élèvera un autre palais semblable à celui-ci, et l’on embellira de statues antiques la montée principale et la terrasse supérieure. Au milieu de la place et au point central des trois corps de bâtiments dont elle est formée, on voit sur un piédestal de forme ovale la statue équestre en bronze de Marc-Aurèle, que le Pape Paul III fit enlever de la place Saint-Jean-de-Latran, où Sixte IV l’avait d’abord placée. Après la mort de Michel-Ange, la conduite des travaux du Capitole fut confiée à son grand ami Messer Tommasso de’ Cavalieri, gentilhomme romain.

La vie des peintres, sculpteurs et architectes, tome 5, Giorgio Vasari (1511-1574)