Révolution industrielle et logement social

Cité ouvrière 50 rue Vercingétorix
Cité ouvrière 50 rue Vercingétorix | © Bibliothèque nationale de France
Dans la cour du Pavillon central, le bal de la Fête de l’enfance
Dans la cour du Pavillon central, le bal de la Fête de l’enfance |

© Familistère de Guise

Au cours du 19e siècle, l’industrie révolutionne le monde. Des usines éclosent partout sur le territoire et nécessitent une main-d’œuvre nombreuse. Celle-ci se détourne en masse du monde rural et de l’activité agricole pour rejoindre les villes et les centres industriels. Mais si cette population trouve du travail assez facilement, où trouve-t-elle à se loger ?

Les initiatives des industriels

Avec un exode rural massif, les problèmes de logement et de surpopulation se font rapidement sentir aux abords des nouvelles usines. Certains grands patrons en perçoivent le danger pour leurs employés et les inconvénients pour leurs affaires. Ils décident alors la construction de logements et la mise en place de politiques sociales pour attirer à eux les travailleurs et les sédentariser. Dès la fin des années 1810, les exemples se multiplient dans les grandes nations industrielles. À l’usine de coton de New Lanark (Écosse), l’entrepreneur Robert Owen fait de l’éducation des ouvriers (souvent des enfants à l’époque) une priorité et crée la première école primaire de Grande-Bretagne en 1818.

En France, Jean-Baptiste Godin fait construire, relié à son usine de poêle en fonte de Guise, le familistère, qui prend intégralement en charge les ouvriers et leurs familles, pour ainsi dire de leur naissance à leur mort. Propriétaire des aciéries et forges du Creusot en 1836, la famille Schneider construit de toutes pièces une véritable ville autour de ses sites de production qui atteint presque 40 000 habitants dans les années 1920.

La place centrale avec le théâtre et les écoles
La place centrale avec le théâtre et les écoles | Photographie Georges Fessy, 2010 © Familistère de Guise
La cour du pavillon central
La cour du pavillon central |

© Vincent Desjardins

Ainsi, jusqu’au début du 20e siècle, les projets pour loger les ouvriers et les plus pauvres relèvent d’initiatives privées ; ce sont bien souvent les grands patrons qui, dans des actions que l’on peut qualifier de paternalistes ou de philanthropiques, construisent ces cités.

L’entrée en lice des pouvoirs publics

Les pouvoirs publics s’engagent progressivement dans le logement social, avec la loi HBM (Habitations à bon marché), votée en 1894. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’expression HBM est remplacée par HLM (Habitations à loyer modéré). Il est alors particulièrement urgent de construire beaucoup et vite pour loger une population de plus en plus nombreuse. C’est de là qu’est décidée la construction des grands ensembles qui fleurissent sur tout le territoire français.