Se chauffer, s'éclairer

Cuisine en paille et chaume
Le bâtiment est constitué d’une ossature faite de poteaux de bois calés par des socles de pierre taillée. Entre les poteaux sont ligaturées des gerbes de paille aplaties. En raison du caractère inflammable des murs et du toit, le foyer, à même le sol, est situé au centre de la pièce. Un évent dans la toiture laisse s’échapper la fumée.
Pour éviter les incendies, la cuisine est souvent construite à part, de même que la boulangerie ou la laiterie. Sur cette image, la cuisine est faite de paille et de bois. C’est pourquoi le feu, à même le sol, est placé au centre.
On distingue aussi une lampe à huile à bras articulé, plantée dans le poteau porteur du fond.
© BnF
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La veillée autour du feu
Cette enluminure représente la veillée. À la nuit tombée, la famille est réunie autour du feu qui permet de se chauffer, d’éclairer et de faire la cuisine. Le jour, la porte reste généralement ouverte pour éclairer la pièce à vivre.
On utilise aussi d’autres moyens de chauffage plus simples et mobiles, tels les braseros, récipients creux en terre cuite ou en métal qui contiennent les braises. Ici, une hotte murale surmonte le feu et la fumée s’échappe par une souche de cheminée, indice d’un niveau social aisé pour des ruraux. Ce type de cheminée est caractéristique de l’Italie.Pour éviter les incendies, la cuisine est souvent construite à part, de même que la boulangerie ou la laiterie.Cette image provient d’un manuscrit allemand, copié sur un modèle italien, qui est un livre de diététique décrivant ce qui est bon pour la santé aussi bien dans l’alimentation que dans le cadre de vie.
Dans un confortable intérieur bourgeois italien, une famille se repose des fatigues de la journée ; le père, barbu, en chaude robe longue, attise le feu, la main levée pour se protéger la figure du rayonnement. La mère file sans cesse à la quenouille. Des trois enfants, assis face au foyer, le plus âgé somnole, assis sur un « carreau » (coussin), les deux autres profitent de la chaleur, installés sur un tabouret bas, tandis que les parents disposent de tabourets hauts.
La pièce dispose de peu de meubles, ce qui est normal pour l’époque, mais la peinture rouge qui orne les parois et la cheminée, les carreaux losangés de verre à vitre sertis dans du plomb et l’existence supposée d’autres pièces, qu’on devine à gauche, en enfilade, désignent cette maison comme une demeure urbaine habitée par des bourgeois aisés mais non pas riches (observer aussi l’équipement du foyer : une crémaillère, un chenet à crochet, destiné à recevoir des broches, qui suppose que la famille consomme de la viande grillée, rôtie, une alimentation bien supérieure en goût aux mets bouillis des paysans).
© BnF
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La maison paysanne est obscure et enfumée. La principale source de lumière provient de la porte, généralement laissée ouverte en journée, car les fenêtres sont absentes ou réduites à une simple fente dépourvue de verre à vitre.
Une seule lampe à huile suffit aux besoins des habitants. Le jour, la porte reste ouverte pour éclairer la pièce à vivre. Le soir, un feu accompagne la veillée.
En France, jusqu’au 15e siècle, la maison rurale ne comporte pas de cheminée maçonnée. Le feu brûle à même le sol d’argile ou dans un léger creux ménagé dans le socle rocheux. Souvent quelques pierres sont dressées pour limiter l’extension du foyer, retenir le combustible ou empêcher la dispersion des braises et des cendres. Le foyer ouvert est installé contre un mur dans les maisons de pierre sans couverture végétale, et au centre de la pièce dans les maisons à toit de chaume. Il n’y a pas de dispositif d’évacuation de la fumée ; celle-ci s’échappe par la porte ou par un évent pratiqué dans la toiture.
Des hottes en Italie
En Italie, dès le 13e siècle, la maison rurale peut disposer d’un foyer construit : une hotte tronconique maçonnée, accolée au mur, surmonte la sole du foyer.
D’autres moyens de chauffage plus rudimentaires et mobiles, tels les braseros, remplacent parfois la cheminée : il s’agit d’un récipient sur pieds, en terre cuite ou en métal à claire-voie, qui contient des braises. En milieu rural, le poêle n’est utilisé que dans les régions germaniques.