Une maison maquette

Première maquette de la maison Schröder de Gerrit Rietveld à Utrecht (1924)
Pour imaginer la maison, il ne s’appuie pas en premier lieu sur des esquisses ou des croquis, mais sur une petite maquette peinte. Ce volume laisse apparaître les premiers évidements, porte-à-faux (balcons, abri devant la porte d’entrée), ajouts (puits de lumière sur le toit), ainsi que le mur à pignon de l’immeuble mitoyen. Cette étude en trois dimensions révèle bien l’approche à la fois matérielle et spatiale de Rietveld, qui réalise finalement une œuvre tenant autant de l’objet design que de la maquette à l’échelle 1. Des dessins sont réalisés dans un second temps, pour les aspects techniques notamment.
Lorsqu’il visite la maison Schröder en 1926, l’artiste russe El Lissitzky la qualifie de “maison de charpentier”. S’il rappelle ici la formation initiale de Rietveld, il faut aussi comprendre cette allusion par le fait que ce dernier ne pense pas l’architecture comme un architecte. Il conçoit une maison résolument différente, comme s’il s’agissait d’un objet en trois dimensions, à l’échelle humaine. L’habitation est pensée plus par son usage que par sa forme : plutôt que de dessiner un bâtiment et de se poser ensuite la question sur ce qu’il mettra dedans, il observe le terrain et interroge Truus Schröder sur la manière dont celle-ci souhaite vivre avec ses enfants.

Maquette de la maison Schröder de Gerrit Rietveld à Utrecht (1924)
Le rez-de-chaussée comporte un hall d’entrée avec des bancs pour mettre ou enlever ses chaussures, des placards adaptés à la taille des enfants et des adultes, une bibliothèque et salle de lecture, un petit appartement séparé et enfin la cuisine-salle à manger et les WC.
Au niveau supérieur, le visiteur se trouve au milieu d’une pièce aérée et lumineuse. Les murs d’appui sont réduits au minimum et laissent autant que possible la place à des cloisons légères et coulissantes qui permettent de varier la disposition de la maison en fonction des heures de la journée.
Avant d’être architecte, Gerrit Rietveld est designer et menuisier. Formé aux métiers du bois, il conçoit la maison Schröder comme un élément de mobilier ou une sculpture.
Pour imaginer la maison, il ne s’appuie pas en premier lieu sur des esquisses ou des croquis, mais sur une petite maquette peinte. Ce volume laisse apparaître les premiers évidements, porte-à-faux (balcons, abri devant la porte d’entrée), ajouts (puits de lumière sur le toit), ainsi que le mur à pignon de l’immeuble mitoyen. Cette étude en trois dimensions révèle bien l’approche à la fois matérielle et spatiale de Rietveld, qui réalise finalement une œuvre tenant autant de l’objet design que de la maquette à l’échelle 1. Des dessins sont réalisés dans un second temps, pour les aspects techniques notamment.