Les bois en menuiserie

Scène d’abattage d’arbres au 15e siècle
Scène d’abattage d’arbres au 15e siècle |

© Bibliothèque nationale de France

De l’arbre à la planche

Première forêt feuillue d’Europe, la forêt française présente une très grande biodiversité, avec 128 essences de bois différentes. Les surfaces s’agrandissent chaque année grâce aux plantations et colonisations de terrains abandonnés par l’agriculture. Les surfaces boisées occupaient 11 millions d’hectares en 1950, 16 millions aujourd’hui.

Les industries du travail du bois jouent un rôle important en matière de développement durable. La norme "Programme for the Endorsement of Forest Certification (PEFC)" certifie que les forêts sont gérées et utilisées de manière à préserver la ressource sans endommager d’autres écosystèmes. 41 % de la récolte totale en 2 006 respecte cette norme, car les industriels et les négociants s’approvisionnent de plus en plus en bois certifiés.

L’abattage

Comment scier et débiter un arbre
Comment scier et débiter un arbre | © BnF

Le bucheron choisit la période de coupe en fonction de la lune, la saison et l’essence. Il maîtrise aussi la technique de coupe afin d’éviter des défauts du bois : nœuds, gélivures dues au froid, roulures dues au vent ou au froid, ou encore cadranures, fentes partant du cœur.
Le bois coupé est ensuite transporté. Avec la technique du flottage, cette opération s’est beaucoup faite par les rivières et les fleuves.
Le sciage des grumes se fait longitudinalement. La première et la dernière lame de bois sont des dosses qui contiennent essentiellement de l’écorce et de l’aubier et qui iront directement au rebut. Les tranches suivantes s’appellent des plots. Pour les essences nobles, le stockage et la commercialisation se font dans cet état. Pour les autres essences, une opération supplémentaire de retrait des inégalités est effectuée : le délignage.

Les bois employés en menuiserie

Le menuisier utilise du bois à l’état naturel mais aussi, à l’époque moderne, des matériaux dérivés du bois qui permettent de recycler des déchets de bois.

Le bois naturel

On peut le classer en quatre catégories.

Les bois durs : le chêne, le châtaignier, le hêtre, l’orme, le frêne et l’acacia.

Les bois blancs : le peuplier, l’aulne, le bouleau, le tilleul, le platane, le charme, l’érable, etc.

Les bois résineux : le pin, le sapin, le cèdre, le pitchpin, le mélèze, etc.

Les bois précieux : l’acajou, le buis, le campèche, le citronnier, le cornouiller, l’ébène, le gaïac, le noyer, le sorbier, le thuya, etc.

D’une manière générale, tous les bois peuvent être employés en menuiserie, suivant la nature du travail à exécuter. Ils doivent être secs, réguliers et dénués de nœuds qui contrarieraient un travail de précision. La qualité d’un bois, en plus de l’espèce, dépend aussi du climat, du sol, des conditions de pente dans lesquelles il a poussé, la période à laquelle on l’a coupé et la façon dont on l’a séché et débité.

Un atelier de menuisier au 19e siècle
Un atelier de menuisier au 19e siècle |

© BnF

Les dérivés du bois

- Le contreplaqué en panneau, plat ou moulé, composé d’un empilage de plis de bois. La cohésion entre les couches est assurée par un liant organique.
- Les panneaux de particules bruts, composés de particules ou de copeaux, obtenus par la découpe des bois sur des machines.
- Les panneaux de particules surfacés mélaminés sont recouverts sur les deux faces par du papier imprégné de résine mélamine-formol, qui confère des qualités importantes de dureté et de résistance. Le papier a une fonction décorative. La fabrication des meubles de cuisine doit beaucoup à cette technique.

Huit ans peuvent être nécessaires pour que le bois coupé sèche et vieillisse convenablement. Celui-ci doit être entreposé dans un lieu absolument sec et aéré. Mais cette règle n’a pas toujours été respecté à la lettre, ainsi au Moyen Âge où il n’était pas rare de recourir à du bois vert. Aujourd’hui, le séchage artificiel (par fumage ou ozonisation) accélère le processus.

La signification symbolique des essences au Moyen Âge

Au Moyen Âge, on attribue aux différentes essences de bois un caractère symbolique, qui résume l’usage qui doit en être fait. Par exemple :
- le cèdre a une image de fermeté ;
- le hêtre est associé à la discipline ;
- le pin est associé à la force ;
- le tilleul est associé à la fragilité, c’est pourquoi on ne l’emploiera pas dans la construction ;
- le charme est symbole de prospérité, on considère qu’il doit être employé comme bois de chauffe ;
- le châtaignier a tant de qualités que ses bienfaits se communiquent même à l’homme qui le tient : « Si un homme se façonne un bâton de châtaignier et le tient à la main, toutes les forces de son corps en seront renforcées. » ;
- le chêne, en raison de sa dureté, est associé à la méchanceté. Mais ce caractère négatif va de pair avec la solidité. Il est l’essence privilégiée pour la construction en bois.