Le décor du passage Pommeraye

Statue et luminaire du passage Pommeraye, Nantes
Statue et luminaire du passage Pommeraye, Nantes |

© Simon Texier

L’architecture intérieure du passage est différente selon les galeries. Ceci peut s’expliquer par un partage des tâches entre les deux architectes. La partie supérieure (galerie Santeuil) s’inspire vraisemblablement de la galerie Vivienne à Paris, la partie inférieure (galerie de la Fosse) présente l’étroitesse et la simplicité des plus modestes passages parisiens comme le passage des Panoramas). En revanche, la partie centrale et ses quatre étages sont traités de manière particulièrement originale.
Outre son riche décor sculpté, il faut noter le traitement des chapiteaux des 16 colonnes s’élevant sur deux niveaux, peut-être inspirés de ceux de l’Iran ancien (en plus stylisé puisqu’il n’y a pas de têtes de taureaux).
Le riche décor sculpté est l’œuvre de Jean Debay, sculpteur parisien, et de Louis Grootaërs et son fils Guillaume, sculpteurs belges installés à Nantes.
Louis Grootaërs réalise la décoration de la verrière de la galerie Santeuil, divisée en quatre parties égales par des arcades ornées de stucs représentant des motifs végétaux de paradisiers et des lianes enchevêtrées.
Guillaume Grootaërs réalise dans les écoinçons situés entre les fenêtres de la galerie Santeuil une série de huit médaillons représentant des célébrités de la région.
Jean Debay conçoit en terre cuite les statues des deuxième et troisième niveaux : des allégories qui entourent l'escalier, représentant le Commerce, l'Industrie, l'Agriculture, les Beaux-arts, le Spectacle, les Sciences et le Commerce maritime (chacune est réalisée en plusieurs exemplaires).
Le peintre décorateur Achille Légier est chargé de la décoration des devantures des 31 magasins en activité à l'ouverture du passage. À noter : le sol des trois galeries est carrelé (le carrelage n’est pas d’origine). Pour marquer la continuité entre la rue et le passage, une bande de carreaux sombres, à 0,50 m du bord, dessine un trottoir fictif, qui suit les décrochements des devantures des boutiques. Entre l’espace public de la ville et l’espace privé du passage, il n’y aurait ainsi quasiment pas de différence.

La galerie Santeuil
La galerie Santeuil |

© Simon Texier