Les villas et l’humanisme

Venise : église du Rédempteur
Venise : église du Rédempteur | © BnF

Avec la Renaissance, naît un nouveau courant de pensée qui redécouvre les réalisations de l’Antiquité, que le Moyen Âge méprisait, et valorise les créations humaines : c’est l’humanisme. Alors qu’au Moyen Âge, on construisait pour Dieu ou pour la communauté (cathédrales, palais…), de simples particuliers se font désormais construire des habitations qui portent leur nom, comme c’est le cas de la "Rotonda", nommée aussi "Almerico Capra", du nom de son propriétaire, un homme d’Église.
De même, les créations médiévales étaient collectives et le nom des architectes rarement connu. À la Renaissance, le nom des architectes se transmet de riche famille en riche famille, et certains, comme Palladio, deviennent célèbres.

Une habitation conçue comme un temple

Ces architectes valorisent l’harmonie et les proportions jusque dans les bâtiments les plus utilitaires : ainsi, une simple maison de campagne mérite désormais autant d’attention et de soin qu’un temple. Palladio conçoit ses réalisations comme un tout, et peaufine aussi bien les pièces d’habitations des maîtres de maison que les espaces utilitaires comme les réserves ou les cuisines. Il accorde également un soin particulier à la manière dont ces différents espaces s’articulent et se complètent les uns par rapport aux autres. Les architectes de la Renaissance empruntent abondamment à la grammaire de l’architecture antique, en ayant recours aux colonnes, frontons, coupoles… Mais loin de se contenter de copier, ils détournent ou adaptent ces éléments. Ainsi, Palladio est le premier à utiliser une façade de temple, avec ses colonnes, pour la placer sur une simple habitation. De même, la coupole de la Rotonda constitue une innovation : c’est la première fois qu’un tel dispositif chapeaute un édifice privé.

Venise : église de San Giorgio Maggiore
Venise : église de San Giorgio Maggiore | © BnF