Les Jeux pour tous

Le public ne peut s’installer où il le souhaite ; les places sont attribuées en fonction des catégories sociales. Ainsi les sénateurs ont droit à l’accès le plus rapide depuis l’entrée vers le podium, situé en bas de la cavea et offrant la meilleure vue. Les chevaliers prennent place dans la deuxième maenianum. Les citoyens occupent la troisième maenianum. Le peuple, les esclaves et les femmes peuvent assister au spectacle depuis les gradins les plus hauts et les plus exigus.

Chaque spectateur doit être muni d’un jeton en terre cuite qui lui indique sa rangée, son cuneus (sa portion) sa place numérotée. Le trajet à parcourir depuis l’une des 73 entrées numérotées était parfaitement contrôlé.

Qui paie les Jeux ? L’évergétisme impérial

L’évergétisme, acte de bienfaisance d’un notable envers une communauté pour assurer la cohésion sociale et la légitimité du pouvoir, est une pratique de l’Antiquité bien identifiée par l’historien Paul Veyne dans son ouvrage Le Pain et le cirque (1976). Son titre renvoie à l’expression latine Panem et circenses signifiant que la bienveillance du peuple à l’égard des souverains s’obtient par la distribution de nourriture et l’organisation de spectacles. Sous l’Empire, en signe de prestige, seuls l’Empereur et les magistrats sont autorisés à financer les munera, qui coûtent plusieurs millions de sesterces.