Focus
Un modèle de l'art roman

Abbaye de Cluny : vue intérieure
La pression de la croisée d’ogives ne s’exerce plus sur les murs latéraux, mais sur les arcs disposés en diagonale et sur le haut des piliers. Cette technique permet l’ouverture de larges baies qui font entrer la lumière dans l’édifice. L’architecture s’allège et s’élève vers le haut.
Les moines cisterciens, connus comme des moines bâtisseurs, généralisent la pratique de la croisée d’ogives et la transportent partout en Europe. Ainsi, les exemples de croisées d’ogives dans l’architecture romane ne manquent pas : le narthex de la basilique de Vézelay, l’abbatiale Sainte-Foy de Conques…
L'art roman, dont Cluny est l'un des chefs-d'œuvre, s'épanouit à partir du 11e siècle. Il se caractérise par l'utilisation de la voûte en berceau, nécessitant des murs très épais en raison des poussées exercées. Les murs comptent peu de fenêtres pour gagner en solidité.
L'architecture de Cluny diffère quelque peu de ce modèle très présent dans le sud de la France. Ainsi, les constructeurs ont-ils aussi eu recours à des arcs brisés pour la nef, afin de mieux répartir les charges et éviter l'effondrement des parties hautes. L'usage de cette technique traditionnellement associée au gothique s'explique par la hauteur exceptionnelle des voûtes, alors inégalée en Occident.
Cluny a exercé une très forte influence sur les autres églises bourguignonnes.