Focus

Entre classicisme et modernité

L’architecture fasciste se caractérise par la synthèse de deux tendances. Car elle n’est pas seulement nostalgique d’une Antiquité révolue. Elle se tourne aussi vers la modernité, et puise ses inspirations dans les travaux des avant-gardes.

Ainsi, les tableaux du peintre Giorgio de Chirico, dessinant d’étranges villes idéales à la manière des peintres de la Renaissance, évoquent de façon troublante les lignes à venir de l’EUR.

Une autre inspiration du fascisme est le futurisme italien, qui émerge au tout début du 20e siècle et revendique la vie urbaine, la vitesse, la technologie, et même la guerre. Après 1918, certains architectes s’emparent des thématiques des intellectuels futuristes pour les mettre au service du projet fasciste, comme pour la ville de Guidonia, dédiée à l’industrie aéronautique.

Un héritage encombrant ?

Buste de Mussolini dans la palais des Offices
Buste de Mussolini dans la palais des Offices |

© Archivio Storico Fotografico

Malgré plusieurs phases de destructions et des opérations de démantèlement, les traces du nazisme en Allemagne et plus encore du fascisme en Italie sont encore présentes aujourd’hui. Les points de vue sont souvent partagés et les polémiques inévitables sur cet héritage qui rappelle des moments sombres de l’histoire. S’agit-il de devoir de mémoire ou de nostalgie, voire de glorification de régimes autoritaires et violents ? Ainsi, le centre des congrès nazi à Nuremberg, la résidence d’Hitler (le “Nid d’aigle”) dans les Alpes bavaroises, le monolithe à l’entrée du Foro Italico portant l’inscription “MVSSOLINI DVX”, la gare de Venise ou le palais de justice de Milan sont autant d’édifices autour desquels les disputes sont fréquentes.

Il est évident qu’on ne peut faire table rase du passé mais faut-il détruire, restaurer ou laisser ces vestiges disparaître d’eux-mêmes ?