Salubra, la peinture à l’huile vendue en rouleaux

— par Le Corbusier

Au lieu d’étendre la couleur en trois couches, sur les murs et les plafonds, dans un chantier plein d’ouvriers, on collera désormais "cette peinture à la machine", en dernière minute.
Salubra est exécutée sur un support sain, durable, à la fois souple et résistant, avec des couleurs fines, dont la pureté a été préalablement éprouvée par des chimistes. Elle est inaltérable et lessivable.

À l’architecte toujours plus ou moins à la merci d’une malfaçon d’ouvrier peintre, Salubra offre une grande tranquillité, assurant avec une proportion d’huile et de couleurs toujours justes, une qualité constante de ton et de matière.
Le choix des tons ne se fera plus dans les aléas et les incommodités d’un chantier. Grâce à "la peinture à l’huile en rouleaux" il se fait avec sécurité, posément et sûrement, dans un recueil raisonné d’échantillons qui sont des morceaux mêmes de l’exécution.
Chacun de nous, suivant sa psychologie propre, est commandé par une ou plusieurs couleurs dominantes. Chacun va vers telle ou telle harmonie dont a besoin sa nature profonde. II s’agissait de mettre chacun en état de se reconnaître soi-même en reconnaissant ses couleurs.

Le Corbusier, Salubra, claviers de couleur, 1931

En savoir plus