Focus
La mécanisation appliquée à l’architecture

Intérieur de la halle Tony Garnier à Lyon
Construite en 1906-1914 pour servir d’abattoirs à la ville de Lyon, la halle Tony Garnier a connu une histoire mouvementée avant de devenir une grande salle de concert d’une superficie de 17 000 m2. Elle constitue un exemple frappant d’architecture industrielle inspirée par les méthodes alors employées dans les usines.
Le marché aux bestiaux est une très grande halle largement ouverte et éclairée. Sa charpente métallique, pensée par l’ingénieur Eugène Bertrand de Fontviolant, est une véritable prouesse technique : toute la structure, d’un seul tenant, repose sur des culées de béton coulées sur place, sans aucun poteau intérieur, pour une surface de 17 600 m2. La hauteur au faîtage (le point le plus haut) atteint 23 m tandis que la portée des portiques va au-delà de 85 m.
droits Creative Commons - Paternité. Pas d’utilisation commerciale. Pas de modification.
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À la fin du 19e siècle, les États-Unis sont en pleine expansion économique et industrielle. Des ingénieurs comme Frederick Winslow Taylor (1856-1915) cherchent des solutions pour accroître la productivité et produire plus vite : c’est le taylorisme.
S’inspirant du modèle américain, Tony Garnier conçoit les abattoirs comme une usine. Les circulations des hommes, des bêtes et des machines sont clairement identifiées, de façon à réduire les distances entre les bâtiments. Le plan de circulation est complété par un grand nombre de dispositifs mécaniques. Ainsi, les animaux sont acheminés par un train monorail qui dessert tous les bâtiments. Les wagons mais aussi les voies ferroviaires sont régulièrement nettoyés et désinfectés grâce aux systèmes de jets d’eau et de fosses de vidange.