Histoire
L’art numérique
Années 2000
La BD devient numérique
La bande dessinée numérique ne se résume pas à la simple numérisation de la BD papier. A partir de 2004, les blogs BD (comme celui de Boulet considéré comme le précurseur) se sont multipliés, permettant aux auteurs de trouver leur public et de convaincre un éditeur. Les publications régulières fidélisent aussi les lecteurs et les rapprochent des auteurs.
Confrontée à un nouveau support, la BD adopte surtout des formes nouvelles : le turbomédia où l’on passe de case en case (par exemple Le Grand Méchant Renard de Benjamin Renner : https://www.editions-delcourt.fr/special/grandmechantrenard/turbomedia.php), la "bande défilée" initiée par l’application Phallaina de Marietta Ren, ou le webtoon au défilement vertical adapté à la lecture sur smartphone... Né en Corée dans les années 2000, ce dernier a rapidement dépassé les frontières du pays pour connaître un succès planétaire.
© Marietta Ren / France-TV nouvelles écritures
L’art numérique met à profit les nouvelles technologies et le langage informatique pour expérimenter de nouveaux modes d’expression. Apparu dès les années 1950, il se développe dans les années 2000. Il découle de l’art vidéo, qui s’empare des images animées popularisées par la télévision. Ainsi, l’artiste coréen Nam June Paik conçoit des installations faites de plusieurs téléviseurs diffusant des images qu’il retravaille.
De même, les artistes numériques malmènent souvent les outils et les détournent de leur utilisation habituelle. Ils sont designers, graphistes, mais aussi développeurs ou codeurs. Leurs créations, de natures très variées, invitent fréquemment le public à interagir afin de prendre en compte la dimension interactive de ces nouvelles technologies.
Par exemple, en 2002, pour la première Nuit blanche parisienne, la Bibliothèque nationale de France propose une installation qui transforme les fenêtres de sa tour nord-est en autant de pixels permettant au public en ligne de composer des images et de les voir s’afficher. Des compositions sophistiquées alternent avec des jeux interactifs accessibles à tous via un téléphone portable. Ce dispositif avait été imaginé par le groupe allemand Chaos Computer Club de Berlin.