Quand Pompéi renaît de ses cendres
En 79 apr. J.-C., la ville de Pompéi disparaît, ensevelie sous la pluie de cendres brûlantes jaillies du Vésuve en éruption. Elle n’est redécouverte qu’au 17e siècle. S’ensuivent des campagnes de fouilles successives, menées sans réelles méthodes scientifiques, et même parfois destructrices. Mais la renaissance de la ville, comme celle de sa voisine Herculanum, déclenche un engouement durable pour la civilisation romaine, que l’on retrouve dans les récits des écrivains, les productions des peintres et des sculpteurs et jusque dans les arts décoratifs (mobilier, papier peint…).
À partir de 1860, le nouveau directeur des fouilles, Giuseppe Fiorelli, introduit des méthodes plus respectueuses, qui préservent tous les vestiges, même les moins spectaculaires. Il invente aussi la technique du moulage qui restitue les corps de victimes de la catastrophe.
Historien d’art spécialiste de l’Antiquité romaine, dessinateur et graveur, Pierre Gusman (1862-1941) s’intéresse à cette nouvelle démarche archéologique. Il entreprend, comme beaucoup d’artistes de l’époque, le "Grand Tour" en Italie. Fasciné par les ruines de la ville, il passe plusieurs mois à Pompéi où il reviendra à plusieurs reprises. Il y réalise des photographies, des relevés détaillés, et ces aquarelles qui font revivre le site dans l’état de sa découverte, sans aucune tentative de reconstitution.
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Pompéi. La ville, les mœurs, les arts
Pierre Gusman achève en 1899 la rédaction de son livre Pompéi. La ville, les mœurs, les arts. Le livre propose non seulement ses aquarelles, mais aussi de nombreuses photographies, et des relevés architecturaux, qui donnent une vision juste et vivante de la ville disparue. Le livre fait immédiatement l’objet d’une traduction anglaise.
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Fontaine en mosaïque de la maison de l’Ours à Pompéi
Cette fontaine recouverte de mosaïques, dont le motif principal est un ours blessé à la chasse, se trouvait dans le couloir conduisant à l’atrium depuis l’entrée. Le mot (H)AVE ("Bonjour") a été composé avec les tesselles de céramique.
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Atrium toscan de la maison de Siricus à Pompéi
Un autre style d’atrium comporte quatre colonnes.
Atrium tétrastyle de la maison des noces d’argent à Pompéi
Contrairement à l’atrium toscan, l’atrium tétrastyle (du grec tetra, quatre et style, colonne) est soutenu à ses quatre angles par quatre colonnes.
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Atrium corinthien de la maison d’Epidius Rufus à Pompéi
Péristyle et piscine de la maison de Méléagre à Pompéi
Cet espace n’apparaît pas immédiatement dans l’histoire de la maison romaine. On le trouve surtout à partir du IIe siècle av. J.-C. Comme l’atrium, le jardin central comprend un bassin. Souvent plus profond que le bassin de l’atrium, il est nommé piscine (piscina), et peut accueillir des poissons, ou des baigneurs !
Péristyle et piscine de la maison des Vettii à Pompéi
Cet espace n’apparaît pas immédiatement dans l’histoire de la maison romaine. On le trouve surtout à partir du IIe siècle av. J.-C. Comme l’atrium, le jardin central comprend un bassin. Souvent plus profond que le bassin de l’atrium, il est nommé piscine (piscina), et peut accueillir des poissons, ou des baigneurs !
Péristyle et piscine de la maison des Vettii à Pompéi
Au fond de la maison se trouve le péristyle, cour de la partie privée, entourée de colonnes.
Cet espace n’apparaît pas immédiatement dans l’histoire de la maison romaine. On le trouve surtout à partir du 2e siècle av. J.-C. Comme l’atrium, le jardin central comprend un bassin. Souvent plus profond que le bassin de l’atrium, il est nommé piscine (piscina), et peut accueillir des poissons, ou des baigneurs !
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Maison modeste de la rue de Nola à Pompéi (région V, îlot II)
Maison du balcon en surplomb à Pompéi
Les cours intérieures de la maison romaines (atrium, péristyle) sont fréquemment ornées de statues copiées ou inspirées des œuvres grecques.
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Cuisine d’une maison à Pompéi
Laraire de la maison d’Epidius Sabinus à Pompéi
Le laraire est un petit autel abritant les statuettes des dieux lares, les protecteurs du foyer. Chaque famille possède ses propres dieux, et on trouve un laraire dans chaque maison, souvent dans le tablinum.
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Laraire de la maison des Vettii à Pompéi
Le laraire de la très riche maison des Vettii prend la forme d’un petit temple. Les dieux de la maison y sont représentés sous forme de fresque. À leurs pieds, un serpent, figure protectrice pour les Romains, et que l’on trouve représenté à de multiples reprises sur les murs de Pompéi
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Salon voûté (œcus) d’une maison située rue de Nola
Premier style de peinture murale. Chambre de la maison du Centaure à Pompéi
L’étude des fresques des maisons de Pompéi a conduit les historiens du 19e siècle à les classer suivant quatre "styles" successifs. Dans le "premier style" (ou style à incrustation), les décorations peintes sont simples. Elles composent un trompe-l’œil imitant des plaques de marbre. La peinture peut être appliquée directement sur les murs ou sur des compositions en stuc apportant du relief. Ce "premier style" apparaît autour du IIe siècle av. J.-C.
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Deuxième style de peinture murale à Pompéi : salle de réception, salon (œcus) de la maison des Noces d’argent
Deuxième style de peinture murale à Pompéi
Le "deuxième style" (ou style architectural) apparaît au début du Ier siècle av. J.-C. Les artistes abandonnent les reliefs en stuc, mais utilisent leur art pour approfondir l’espace et créer des perspectives trompeuses. Les couleurs dominantes sont le rouge et le noir. Obtenu grâce à du sulfure de mercure, ce rouge d’une tonalité très spéciale est appelé encore aujourd’hui "rouge pompéien" ou "cinabre".
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Troisième style de peinture murale (variété égyptienne) à Pompéi : maison de Cecilius Juncundus
À la fin du Ier siècle ap. J.-C., la décoration picturale abandonne le trompe-l’œil et les effets de perspective. Les artistes privilégient les tableaux indépendants représentant des paysages, des scènes mythologiques, des portraits ou des scènes plus quotidiennes. Ces scènes sont exécutées par des peintres spécialisés. C’est le "troisième style" (ou style ornemental).
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Troisième style de peinture murale à Pompéi : région IX, îlot VII
À la fin du Ier siècle ap. J.-C., la décoration picturale abandonne le trompe-l’œil et les effets de perspective. Les artistes privilégient les tableaux indépendants représentant des paysages, des scènes mythologiques, des portraits ou des scènes plus quotidiennes. Ces scènes sont exécutées par des peintres spécialisés. C’est le "troisième style" (ou style ornemental).
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Quatrième style de peinture murale à Pompéi : triclinium à décoration blanche de la maison du Centenaire
Quatrième style de peinture murale à Pompéi : tablinum de la maison de la chasse
Quatrième style de peinture murale à Pompéi : chambre de la région VI, îlot XV
Les chambres (cubicula) de la maison romaine sont d’abord situées de part et d’autre de l’atrium. Progressivement, quand les demeures deviennent plus grandes et plus complexes, les chambres des propriétaires sont déplacées dans la cour ou péristyle, et celles de l’atrium réservées aux invités. La séparation entre espaces publics (autour de l’atrium) et espaces privés (au fond) se trouve ainsi renforcée.
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Quatrième style de peinture murale à Pompéi : exèdre de la région VI, îlot XV
L’exèdre est une pièce largement ouverte sur le jardin, réservée aux beaux jours.
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Quatrième style de peinture murale à Pompéi : exèdre de la maison des Vettii
L’exèdre est une pièce de réception largement ouverte sur le jardin, réservée aux plus beaux jours.
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Quatrième style de peinture murale à Pompéi : triclinium de la maison de Siricus
Le triclinium (salle à manger) est nommé ainsi car il est équipé de trois lits disposés à angle droit, sur lesquels les convives s’installent allongés pour les repas. Les demeures les plus grandes disposent d’un triclinium d’hiver et d’un triclinium d’été davantage ouvert sur le jardin.
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Quatrième style de peinture murale à Pompéi avec stucs et peintures (Musée de Naples)
De nombreuses fresques venues des maisons de Pompéi et d’Herculanum ont été déposées, dans le souci de les préserver, et se trouvent aujourd’hui au Musée archéologique national de Naples. C’est dans ce lieu que Pierre Gusman réalise certaines de ses aquarelles.
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- Direction éditoriale
Françoise Juhel, Éditions multimédias, BnF
Édition
Nathalie Ryser, Éditions multimédias, BnF
Traitement iconographique
Gisèle Nedjar, Éditions multimédias, BnF
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