Les différentes étapes de la peinture à fresque

L’éléphant fleurdelisé, château de Fontainebleau
La galerie François Ier est ornée d’un décor conçu par le peintre florentin Rosso Fiorentino. Les sujets des compositions célèbrent la personne du souverain suivant un programme aujourd’hui difficile à décrypter. La scène de l’Éléphant royal illustre cette célébration de la royauté. L’éléphant porte une salamandre sur le front, des fleurs de lys et un "F" sur le caparaçon. Il exprime la force et la sagesse de la royauté. À ses pieds figurent trois dieux de l’Olympe symboles de l’air (Zeus avec la foudre gouvernant les cieux), de la terre (Hadès gardant les enfers avec Cerbère) et de l’eau (Poséïdon avec son triton règne sur les mers). À eux trois ils représentent les trois univers sur lesquels règne le roi. La cigogne symboliserait l’amour filial, celle-ci représentant la mère du roi, Louise de Savoie. À gauche de la fresque, on distingue un personnage en manteau vert et à la barbe rousse. Il pourrait s’agir d’un autoportrait du Rosso, le peintre ayant ainsi signé son tableau.
© Thomas Orssaud
© Thomas Orssaud
Même si on emploie parfois le terme de façon plus large, une fresque est peinte sur un support humide (a fresco, frais), et doit donc être réalisée très rapidement.
Voici le détail des opérations lors de la mise en œuvre d’une telle technique :
- Une préparation soigneuse du support. Dans un premier temps, on applique sur 5 cm d’épaisseur un mortier à gros grains (chaux éteinte et sable), appelé en italien l’arriccio.
- Le peintre pose ensuite deux autres couches d’enduit, dont les grains sont de plus en plus fins.
- Il procède à l’esquisse qui le guidera dans l’étape finale. Au charbon ou au fusain, il dessine les grands traits de sa composition, qu’il complète et précise (ombres, nuances, rehauts…) avec de la sinopie (pigment rouge).
- Ce dessin préparatoire est recouvert d’une dernière couche d’enduit (l’intonaco) qui le laisse deviner par transparence et doit être parfaitement lisse pour recevoir la couleur. La surface doit être humide sans pour autant être collante : on parle alors de mortier “amoureux”.
- On procède ensuite à la pose de la couleur. Cette contrainte amène le peintre à travailler rapidement et à prévoir la quantité exacte de peinture pour une surface de 1 à 4 m2, exécutable en une seule journée. De plus, l’erreur n’est pas possible : les corrections (ou "repentirs") sont impossibles !
La peinture à sec ou à la détrempe
Une technique voisine de la fresque consiste à appliquer les couleurs sur un enduit sec. Broyées à l’eau, ces dernières sont ensuite liées avec de l’œuf (peinture a tempera), de l’huile, ou encore de la colle. Contrairement à la fresque proprement dite, cette technique n’impose pas de travailler en un temps limité par le séchage de l’enduit.