Rendre l’édifice étanche et arrimer le sous-sol

La partie inférieure des bâtiments est immergée dans la mer : des œuvres sont stockées à 9 mètres en dessous du niveau de l’eau. L’étanchéité est donc un défi. La présence de la mer a obligé à construire 4500 pilotis, enfoncés dans la sous-couche rocheuse. Ces pieux de béton et d’acier évitent que le coffrage, rempli d’air, ne flotte.

Sur les murs du sous-sol, deux couches de membrane étanche de polyuréthane sont posées en planches et soudées pour que l’eau ne s’infiltre pas.

L'électrochimie pour éviter la corrosion

Une armature en acier vient renforcer les murs du sous-sol. L’électrochimie est utilisée pour protéger l’acier des effets de l’eau de mer et éviter la corrosion, sinon il pourrait se dilater et abimer le béton. La protection cathodique est mise en place : il y a une anode en titane et la cathode est l’armature d’acier. L’anode dans laquelle circule un courant en continu est posée contre l’acier, le courant traverse le béton. Ainsi, sans corrosion, l’acier coulé dans le béton reste stable. Avant le coulage du béton, les risques de court-circuit (possibles à cause de fragments de fils de ligature) ont été prévenus à l’aide d’une inspection des armatures réalisée avec des aimants pour enlever les éventuels morceaux de fer.

Lors du chantier : terre-plein temporaire et pompes

Le Louvre Abu Dhabi a été construit sur la terre ferme grâce à un terre-plein temporaire.

Le Louvre Abu Dhabi pendant le chantier
Le Louvre Abu Dhabi pendant le chantier |

© Courtesy of TDIC - Louvre Abu Dhabi - Architecte Jean Nouvel

Deux barrières ont été érigées pour contenir la mer : un mur de soutènement faisant le tour du chantier et un mur de béton, de terre et de couches de ciment. Des pompes ont empêché l’eau de monter. Cette étape a été nécessaire pour couler les pilotis en béton.

Il y a ensuite eu une série d’excavations pour que la mer arrive progressivement. Des brise-lames ont été mis en position.