Construire dans l’eau ?

Travaux de consolidation de la lagune par enfoncement de pieux
Venise est construite au milieu d’une lagune, sur un archipel d’une centaine de petits îlots sableux. Dès le 5e siècle, ce terrain marécageux constitue un excellent refuge contre les invasions barbares. Mais comment construire sur un sol aussi instable ?
On découvre sur cette image comment les hommes ont peu à peu créé un terrain solide pour leurs habitations, en enfonçant dans le sol gorgé d’eau de longs pieux de bois presque côte à côte, jusqu’à atteindre les couches géologiques plus solides.
Cette opération se faisait au moyen d’une sorte de marteau-pilon avec lequel deux hommes frappaient les pieux en douceur, pour les enfoncer sans briser la couche dure d’argile servant de support en profondeur.
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France
On pense généralement que Venise est construite sur l’eau. Cette formulation poétique mais inexacte dissimule un dispositif complexe permettant de renforcer et solidifier le terrain avant construction. Car Venise est en réalité gagnée sur la lagune. De nombreux îlots constituent une base solide, mais quand la ville s’étend, il faut les relier en créant un sol dur dans les marécages. On estime que la proportion de sol gagné est de 80 à 90 % !
Un sous-sol de pieux de bois
La ville est construite sur des portions de terrain asséchées puis remblayées. Ces zones sont ensuite consolidées par une forêt de pieux de bois enfoncés profondément dans le sol instable de la lagune, jusqu’à atteindre et traverser les couches profondes plus solides. Les pieux sont plantés très serrés, et constituent un véritable sous-sol de bois. Enfoncés dans la boue, ils sont à l’abri de l’oxygène et ne pourrissent pas. Le bois utilisé est principalement du mélèze ou du chêne rouvre, des essences très résistantes et durables.
Pierre et brique
Sur ces pieux est posé à l’horizontale un plancher de bois épais servant à répartir la charge. C’est sur ce dernier qu’on pourra édifier la maçonnerie.
Pour les bâtiments construits au bord de l’eau, le premier niveau est édifié en pierre d’Istrie : cette pierre blanche très compacte résiste bien à la corrosion due au sel. Le reste du bâtiment est généralement fait de brique.

Coupe des fondations d’un bâtiment à Venise
On pense généralement que Venise est construite sur l’eau. Cette formulation poétique mais inexacte dissimule un dispositif complexe permettant de renforcer et solidifier le terrain avant construction.
Car Venise est en réalité gagnée sur la lagune. De nombreux îlots constituent une base solide, mais quand la ville s’étend, il faut les relier en créant un sol dur dans les marécages. On estime que la proportion de sol gagné est de 80 à 90 % !
La ville est construite sur des portions de terrain asséchées puis remblayées. Ces zones sont ensuite consolidées par une forêt de pieux de bois enfoncés profondément dans le sol instable de la lagune, jusqu’à atteindre et traverser les couches profondes plus solides. Les pieux sont plantés très serrés, et constituent un véritable sous-sol de bois. Enfoncés dans la boue, ils sont à l’abri de l’oxygène et ne pourrissent pas. Le bois utilisé est principalement du mélèze ou du chêne rouvre, des essences très résistantes et durables.
Sur ces pieux est posé à l’horizontale un plancher de bois épais servant à répartir la charge. C’est sur ce dernier qu’on pourra édifier la maçonnerie.
Pour les bâtiments construits au bord de l’eau, le premier niveau est édifié en pierre d’Istrie : cette pierre blanche très compacte résiste bien à la corrosion due au sel. Le reste du bâtiment est généralement fait de brique.
© BnF
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