La construction de la Tour Eiffel
Ce n’est pas Gustave Eiffel qui a l’idée de cette Tour qui symbolise aujourd’hui Paris, mais deux ingénieurs de son équipe, Émile Nouguier et Maurice Koechlin. Répondant à un appel à projets lancé à l’occasion de l’exposition universelle de Paris en 1889, ils proposent une Tour de 300 m de haut, basée sur le même principe que les piles de ponts que l’entreprise a construits au Douro et à Garabit. Leur projet est retenu parmi 107 projets !

Le chantier de la Tour Eiffel par Rivière
La construction emploie 150 ouvriers, et nécessite 18 000 pièces et 2 500 000 rivets. Le chantier est mené tambour battant : la Tour est achevée en deux ans, deux mois et cinq jours !
Le projet ne fait pas l’unanimité : une lettre ouverte au directeur des travaux est publiée dans le journal Le Temps. Elle est signée par les intellectuels les plus connus de l’époque et des artistes comme Charles Gounod, Alexandre Dumas fils ou Guy de Maupassant.
Malgré la polémique, la Tour connaît un succès qui ne se dément pas. Elle reçoit 2 millions de visiteurs pendant l’exposition universelle de 1889. Elle en reçoit aujourd’hui plus de 6 millions par an. Elle a inspiré Apollinaire ou Aragon, été peinte par Seurat, le Douanier Rousseau ou Chagall. Elle apparaît très vite au cinéma. Dans la publicité, elle est associée à la mode, au luxe, aux parfums car elle est à elle seule le symbole de Paris.
La conception
La Tour se compose d’une pyramide à faces courbes. 50 ingénieurs et dessinateurs ont participé à sa conception et exécuté 5 300 dessins. Gustave Eiffel a publié une partie de ces dessins. Toutes les pièces (18 000 pièces différentes) ont été fabriquées dans l’usine Eiffel de Levallois-Perret. Seul l’assemblage est assuré sur le site par 132 ouvriers.
Les fondations et les quatre arcs de la Tour

Les fondations de la Tour Eiffel
Les pieds reposent sur de solides massifs de fondation, auxquels ils sont attachés et ancrés par de forts boulons. Pour construire les fondations, il faut déplacer 48 000 m3 de terre entièrement à la pelle. Les déblais sont évacués par des wagonnets tirés par des chevaux et par locomobiles à vapeur (machine à vapeur sur roues). Il faut employer 14 000 m3 de maçonnerie. La construction des piliers du côté du Champ-de-Mars ne présente pas de difficulté. Côté Seine, en revanche, les piliers nécessitent des fondations à air comprimé grâce à des caissons de tôle enfoncés à 5 m sous l’eau. Les fondations les plus profondes de la Tour ne dépassent pas 15 m.
Des pieds de la Tour s’élèvent quatre arcs de 80 m d’ouverture et de 80 m de hauteur, recouverts de décorations et ornements représentant des devises et les héros du devoir.
Le montage du premier étage
Pour monter le premier étage, il faut mettre les montants dans une position inclinée "en porte-à-faux" pour qu’ils rencontrent les poutres horizontales du premier étage. Les ingénieurs utilisent des vérins hydrauliques qui assurent le mouvement de chaque pied et mettent en place un dispositif original d’échafaudage surmonté de boîtes à sable qui se vident pour régler l’inclinaison des montants.
Au premier étage (56 m), une grande galerie vitrée fait le Tour de la construction, formant une esplanade de 4 200 m2, permettant l’installation de cafés et restaurants. Le plancher du premier étage est composé de larges tuiles creuses ou hourdis creux de 0, 60 à 0, 70 de longueur sur 0, 20 à 0, 25 m de largeur. Ces hourdis sont enfermés entre des rails en fer et scellés en plâtre.

La Tour Eiffel en construction
La construction du premier étage célébrée !
Le dimanche 29 avril 1888, c’est la fête sur le plancher du premier étage. Gustave Eiffel y a réuni ses collaborateurs, ingénieurs, contremaîtres et ouvriers, après leur avoir fait monter 345 marches pour les remercier, et annoncer au personnel que la retenue de 2 % opérée sur le salaire pour frais d’assurances contre les accidents et soins donnés aux malades est désormais supprimée.
Cette suppression constitue une forte augmentation de salaire et est accueillie avec satisfaction. Le temps est magnifique ; quelques invités sont conviés par M. Eiffel à un lunch. De cette plate-forme, la vue sur Paris est déjà exceptionnelle.
Le deuxième étage à 115 m de hauteur
À 115 m de hauteur, on trouve une seconde salle de 1 000 m2 environs ; au sommet, une coupole avec balcon extérieur, d’où la vue s’étend presque à l’infini.
Le deuxième étage est monté à l’aide de grues qui empruntent le chemin des ascenseurs. Agencé comme un mécano, ce chantier d’exception ne déplore pas le moindre accident.

Groupe de visiteurs sur la seconde plate-forme de la Tour Eiffel

À 180 m en l’air, boulonnage du joint des deux arbalétriers
Les 18 000 pièces qui composent la Tour sont dessinées par 50 ingénieurs et dessinateurs. Elles sont ensuite fabriquées et en partie assemblées par une centaine d’ouvriers dans les ateliers Eiffel de Levallois-Perret.

La construction de la tour Eiffel, 1889
La tour Eiffel est construite à l’occasion de l’Exposition universelle de 1889, à qui elle devait servir d’entrée monumentale, avant d’être démontée à la fin de l’événement.
Le projet est réalisé en 26 mois, dont 5 pour les fondations. Ce court délai est rendu possible par le procédé retenu : des pièces métalliques, entièrement construites dans les ateliers de la maison Eiffel à Levallois-Perret, sont numérotées et montées sur place sans aucune retouche.
La construction de la tour Eiffel nécessite 7 300 tonnes de fer.
La tour, annoncée comme "le plus haut édifice qu’aient jamais élevé les hommes", connaît un succès considérable et consacre le règne de l’architecture métallique, pourtant critiquée tout au long du siècle.
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France
L’inauguration en 1889
Le monument est inauguré le 31 mars 1889. Ce jour-là, Gustave Eiffel gravit les 1 710 marches de la Tour pour planter à son sommet le drapeau tricolore. Dans son ascension, il est suivi par des membres du Conseil de Paris, dont M. Chautemps, président du Conseil municipal de Paris. La Tour Eiffel reste l’édifice le plus haut du monde jusqu’en 1929, date à laquelle elle est supplantée par l’immeuble Chrysler (319 m) à New York.