L’abbaye du Thoronet : fondation et déclin

Le cloître de l’abbaye du Thoronet
Lieu de lecture et de méditation, le cloître est le cœur du monastère. Il permet aussi d’accéder à tous les bâtiments et salles disposés à sa périphérie.
La galerie accolée à l’église est dévolue aux activités spirituelles.
Celle située au nord est réservée aux activités intellectuelles : bibliothèque, scriptorium où les moines recopient les manuscrits, salle du chapitre.
Opposée à l’église, une autre galerie est destinée aux besoins physiologiques : lavabo, cuisine, réfectoire, chauffoir.
Le quatrième côté est réservé aux frères convers qui participent à la vie de l’abbaye sans se consacrer à la prière.
© Borvan53, CC-BY-SA-4.0
© Borvan53, CC-BY-SA-4.0
Aux 11e-12e siècles, la puissance de l’Église, avec, à sa tête, l’abbaye de Cluny, est à son apogée. Mais certains critiquent le relâchement de ses membres qui n’observent plus à la lettre la règle de saint Benoît. En 1098, quelques moines décident en réaction de fonder une nouvelle abbaye : celle de Cîteaux. On assiste à la naissance de l’ordre cistercien, qui se développe rapidement sous l’impulsion de Bernard de Clairvaux, ou saint Bernard.
La naissance du Thoronet
Dans la foulée de la remise en cause cistercienne, trois abbayes cisterciennes, appelées "les trois sœurs provençales", sont fondées en Provence : Sénanque (Vaucluse), Silvacane (Bouches-du-Rhône) et le Thoronet (Var), entre 1147 et 1160. Seule Sénanque est encore en activité et occupée par des moines cisterciens.
L’acte de fondation de l’abbaye du Thoronet date de 1157. Le choix de son emplacement, qui offre une forêt étendue, de nombreuses sources d’eau et un sol de roche solide, n’est pas dû au hasard. D’après la règle cistercienne, un monastère doit en effet disposer des ressources naturelles permettant de vivre en autosuffisance, afin "d’éviter que les moines n’aillent au-dehors".
L’abbaye connaît tout d’abord une grande prospérité, en vivant de l’agriculture et de l’élevage mais aussi grâce aux nombreux dons des nobles. L’élevage des moutons fournit aussi la peau nécessaire à la fabrication du parchemin employé par les moines dans le scriptorium, lieu où ils recopient les manuscrits.

L’abbaye de Senanque en Provence
Aux 11e-12e siècles, la puissance de l’Église est à son apogée. Mais certains critiquent la richesse de ses membres. En 1098, des moines décident en réaction de fonder une nouvelle abbaye : celle de Cîteaux, et créent ainsi l’ordre cistercien.
Dans la foulée de la remise en cause cistercienne, trois abbayes cisterciennes, appelées "les trois sœurs provençales", sont fondées en Provence : Sénanque (Vaucluse), Silvacane (Bouches-du-Rhône) et le Thoronet (Var), entre 1147 et 1160. Seule Sénanque est encore en activité et occupée par des moines cisterciens.
© Sophie Guindon
© Sophie Guindon

Abbaye de Silvacane
Aux 11e-12e siècles, la puissance de l’Église est à son apogée. Mais certains critiquent la richesse de ses membres. En 1098, des moines décident en réaction de fonder une nouvelle abbaye : celle de Cîteaux, et créent ainsi l’ordre cistercien.
Dans la foulée de la remise en cause cistercienne, trois abbayes cisterciennes, appelées "les trois sœurs provençales", sont fondées en Provence : Sénanque (Vaucluse), Silvacane (Bouches-du-Rhône) et le Thoronet (Var), entre 1147 et 1160. Seule Sénanque est encore en activité et occupée par des moines cisterciens.
© Abbaye de Silvacane
© Abbaye de Silvacane
La fin de l’abbaye
Moins de deux siècles plus tard, l’abbaye est déjà en déclin. Comme à Cluny, le Thoronet est victime de son succès. Les moines sont alors contraints de gérer leur argent et leurs terres comme de véritable seigneur, loin de la vie modeste prônée par la règle de saint Benoît. Plus tard, les guerres de religion accélèrent la fin de l’abbaye. Au 18e siècle, le bâtiment non entretenu laisse voir fissures et toitures effondrées. Les premières restaurations démarrent en 1854, à l’initiative de l’écrivain Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques et grand sauveteur d’édifices anciens.