La révolution de l’ascenseur

Les ascenseurs de la Tour Eiffel en 1889
Dès l’ouverture de la Tour Eiffel, les visiteurs peuvent accéder aux étages en empruntant des ascenseurs. Ce qui nous parait aujourd’hui normal constitue une véritable prouesse technique pour l’époque, car jamais auparavant des ascenseurs n’ont franchi de telles hauteurs avec de telles charges.
Eiffel confie l’étude des ascenseurs de la Tour à M. Edoux, ingénieur-inventeur de l’ascenseur du Trocadéro et des rideaux de fer hydro-électriques. Ce dernier imagine un appareil composé de deux cages se faisant contrepoids, actionnées par deux pistons hydrauliques.
Les tiges de ces derniers, pour éviter toute flexion due à l’effort du vent, sont dissimulées dans des gaines en fonte. Les cages sont reliées l’une à l’autre par des câbles en fils d’acier passant sur des poulies établies sur la plateforme supérieure pour égaliser les efforts de chaque câble, ils se réunissent aux cages par l’intermédiaire des balanciers. Cent visiteurs prennent place dans chaque ascenseur, et sont transportés à la hauteur prodigieuse de 300 mètres en une minute et demi.
© Bibliothèque nationale de France
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Ascenseur Otis : moteur, détails
Tout au long de l’histoire, on a mis au point des monte-charges et autres “cages d’écureuil” qui devaient, entre autres, acheminer les hommes et les matériaux sur les chantiers. Mais c’est l’inventeur américain Elisha Otis qui est à l’origine de l’ascenseur moderne et sécurisé. À l’occasion de l’exposition universelle de New York en 1 853, il fait la brillante démonstration d’un système de sécurité, aussi appelé “parachute”, qui retient le monte-charge en cas de rupture du câble. Otis – dont l’entreprise du même nom existe encore aujourd’hui – commercialise les premiers ascenseurs à usage public dans les magasins et les immeubles de bureaux, et à la tour Eiffel. Il est désormais techniquement possible de construire à grande hauteur. Les étages supérieurs d’un bâtiment, jusqu’ici les moins chers, deviennent les plus prisés.
© Bibliothèque nationale de France
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À la fin du 19e siècle, une invention vient bouleverser la conception des immeubles : l’ascenseur. Inventé par l’Américain Otis en 1853, le monte-charge fonctionne d’abord à la vapeur. Il devient ensuite hydraulique en 1869, à air comprimé en 1890, et enfin électrique en 1895.
Cette innovation équipe d’abord les grands magasins et les édifices exceptionnels comme la tour Eiffel. Quand il s’impose dans les immeubles d’habitation, il révolutionne la hiérarchie des étages : les niveaux supérieurs deviennent alors plus appréciés que les premiers ou deuxièmes. Ces parties hautes, devenues très demandées, sont désormais beaucoup plus travaillées et décorées que dans les immeubles haussmanniens. Des balcons ouvragés, des galeries, des terrasses, parfois de style Art nouveau, s’y imposent désormais.