Focus
Une capitale construite à partir de zéro
De 1763 à 1956, la capitale du Brésil est Rio de Janeiro. L’idée d’une nouvelle capitale, plus centrale, remonte au 19e siècle. Le président Juscelino Kubitschek (1902-1976) relance le projet au 20e siècle et choisit pour emplacement un plateau désert au centre géographique du pays, après consultation de géographes et d’économistes. Il s’agit de construire en 1000 jours seulement les principaux bâtiments et infrastructures politiques et administratives d’une ville qui n’existe pas encore !
L’urbanisme et l’aménagement du territoire sont confiés à l’urbaniste Lucio Costa. Ce dernier conçoit le “plan pilote” qui prend la forme, vu du ciel, d’un grand oiseau aux ailes déployées, structuré par deux axes monumentaux qui se croisent perpendiculairement. Cette ville sortie de terre d’un bloc constitue une sorte de ville moderne idéale, à l’image des villes de la Renaissance.
D’autres villes construites ex nihilo
Car si les villes créées à partir de rien, comme Brasilia, sont rares, on en trouve néanmoins plusieurs exemples à travers l’histoire. À la Renaissance, le goût des artistes et des architectes pour la géométrie les pousse à dessiner des "villes idéales" ordonnées selon un plan totalement rationnel. Peu de villes réelles respectent complètement ces règles : Palmanova, au nord-est de l’Italie, a su préserver jusqu’à aujourd’hui un saisissant plan en étoile.
L’emplacement de la ville de Washington D. C., future capitale des États-Unis, est choisi en 1791 par le président Washington, dont elle porte le nom. Ses plans, conçus par Pierre Charles L’Enfant, forment un carré de 6 km de côté, qui reprend les modèles classiques français, à l’image de Versailles. La ville abrite la plupart des institutions du pays, dont la Maison blanche. Plus près de nous, le quartier nouveau de l’EUR fut construit à Rome par le régime fasciste pour glorifier le régime de Mussolini.