Usurpation d’identité

— par David Morrell

— On appelait ce jeu pok-a-tok, dit Drummond. Vous pouvez voir les Mayas en train d’y jouer sur les bas-reliefs en dessous de moi. Ils utilisaient une balle en caoutchouc de latex qui avait à peu près la taille et le poids d’un médecine-ball. Le jeu consistait à faire passer la balle à travers le cercle de pierre vertical qui fait saillie au milieu de ce côté du terrain. Le second cercle, de l’autre côté, était sans doute le but de l’équipe adverse. Le pok-a-tok n’était pas un simple divertissement pour les Mayas. Il avait une signification politique et religieuse capitale. Selon leur mythologie, deux dieux avaient créé leurs ancêtres après avoir gagné à ce jeu contre d’autres dieux. On a des preuves que les simples citoyens n’étaient pas autorisés à assister au jeu. C’était réservé aux nobles, aux prêtres et aux rois. On sait également que c’était un prélude à des sacrifices humains et les joueurs étaient en général des guerriers d’autres tribus faits prisonniers.

Morrell, David, Usurpation d'identité, édition Laffont, 1995