"L’effet Bilbao"
Fondée en 1300, Bilbao connaît un important essor économique à partir de la fin du 20e siècle grâce au développement de l’industrie. La construction navale, l’exploitation des mines alentour, la sidérurgie et la métallurgie emploient des milliers de personnes. Le fleuve Nervion, qui coule à ses pieds, assure un débouché vers l’océan Atlantique, une petite vingtaine de kilomètres au nord. Au début des années 1980, la ville compte plus de 433 000 habitants mais les effets de la désindustrialisation se font sentir. Les usines ferment les unes après les autres ; le chômage frappe des milliers de Bilbayens. La crise économique touche tout le pays basque. Bilbao donne l’image d’une ville polluée, industrieuse, pauvre et sinistrée. Il faudra attendre une dizaine d’années pour apercevoir une embellie.

Vue aérienne de la ville de Bilbao, Espagne
Fondée en 1300, Bilbao connaît un important essor économique à partir de la fin du 20e siècle grâce au développement de l’industrie.
Neil Martin (@anagoge)
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Relancer la ville grâce à un musée ?
Au début des années 1990, la municipalité tente d’enrayer le marasme économique qui règne sur la ville. Le pari est de tourner l’économie vers la culture, le tourisme et les activités de service. L’aménagement urbain (avec la conversion des friches industrielles par exemple) et l’architecture sont considérés comme les moteurs de cette impulsion. Projet phare de ce programme, le musée Guggenheim est le symbole de la régénération urbaine de Bilbao. Gehry explique : “L’objectif était de faire un édifice avec une forte identité. Il fallait que le musée permette aux habitants de se réapproprier la ville. Ils devaient tourner la page de la période industrielle et ne plus fuir Bilbao comme les générations précédentes. Le musée devait être un monument.” Le pari est gagné. Gehry raconte que "huit mois après l’ouverture, le budget des travaux était déjà remboursé ! " (interview dans L’Express du 23/02/2010).

Vue de la ville de Bibao avec le pont de Buren
L’arrivée sur Bilbao : À la sortie d’un long tunnel, la première vue de l’automobiliste sur Bilbao est saisissante. L’art est partout. Le pont de la Salve, habillé par l’artiste Daniel Buren et tout de vert et rouge, est la porte d’entrée sur la ville. À droite se dévoile le musée, comme gigantesque sculpture en ronde-bosse s’étirant le long du quai, absorbant tout. On entre dans la ville en longeant l’édifice, en le frôlant même, découvrant ses formes surnaturelles et ses “écailles” de titane.
David Vives (@davidvives)
David Vives (@davidvives)
Un projet d’urbanisme plus global
D’autres projets interviennent à l’échelle architecturale, urbaine ou territoriale, parmi lesquels le métro (Norman Foster arch., 1988-1995), le palacio Euskalduna (Federici Soriano et Dolores Pacios arch., 1994-1999), la conversion de friches industrielles, et plus tard la construction de la tour Iberdola (César Pelli arch., 2007-2011). Ces travaux redonnent une image attrayante à Bilbao qui ne tarde pas à accueillir un nombre croissant de touristes mais aussi d’investisseurs. L‘économie de la ville décolle. Aujourd’hui, le musée Guggenheim de Bilbao est un exemple de réussite d’investissement culturel, au point que l’on parle d’un "effet Bilbao", évoqué par exemple lorsque le centre Pompidou s’est installé à Metz ou que le Louvre a fait construire un nouveau musée à Lens. Pourtant, ce n’était pas la première fois qu’un bâtiment relançait l’économie d’une ville. Avant Bilbao, la construction de l’Opéra de Sydney (Australie) avait provoqué les mêmes effets positifs.

L'opéra de Sydney, Australie
L’histoire de l’Australie est beaucoup plus vieille que ne laisse croire sa date de fondation : 1901.
Les premières expéditions européennes certifiées dans cette terre lointaine remontent au début du 17e siècle. L’Australie est alors peuplée de quelques centaines de tribus parmi lesquels on trouve les Aborigènes et les Indigènes du détroit de Torrès.
Située au sud-est du continent, la baie de Sydney est découverte par le capitaine Cook en 1770 qui attribue à la région le nom de Nouvelle-Galles du Sud.
La colonisation débute : les Britanniques envoient un millier de personnes dans la baie de Sydney, alors connue sous le nom de Port Jackson, qui devient une colonie pénitentiaire. Les conditions de vie furent très difficiles pour les bagnards, les administrateurs, les colons et les populations autochtones.
Sydney se développe au cours du 19e siècle grâce notamment à la “ruée vers l’or“ qui attira de nombreux migrants.
© Opéra de Sydney
© Opéra de Sydney