La naissance des grands magasins

Les quatre rotondes du Bon Marché
Le grand magasin se conforme au style haussmannien, qui vise à donner unité et élégance aux immeubles.
Mais il doit aussi se démarquer afin d’attirer les clients et évoquer le luxe. Au Bon Marché, les quatre angles du bâtiment sont marqués par des rotondes surmontées de dômes. Ces éléments plus hauts que les toits permettent de repérer le magasin, même de loin.
© Bibliothèque historique de la Ville de Paris
© Bibliothèque historique de la Ville de Paris
Le développement des grands magasins traduit bien les mutations économiques et sociales de l’époque. Fondé en 1784, le Tapis-Rouge marque la naissance du magasin de nouveautés. Mais ce type de commerce ne se développe qu’après 1820 avec La Belle Jardinière (1824), Aux Trois Quartiers (1829) et Le Petit Saint-Thomas (1830).
Sous le Second Empire, le percement des grands boulevards, l’essor des moyens de transport et l’accroissement de la population, et donc de la clientèle, donnent au grand magasin une nouvelle dimension.
Deux géants émergent, Au Bon Marché et Au Louvre, qui serviront de modèle au Bonheur des Dames. Sous la gestion de Boucicaut, le chiffre d’affaires du Bon Marché passe de 500 000 francs en 1852 à 5 000 000 en 1860, 20 000 000 en 1870 et 72 000 000 à la mort de son fondateur en 1877, tandis que le nombre d’employés passe de 12 à 1788.
Le succès des magasins de nouveautés a déjà fasciné Balzac qui décrit leur fonctionnement dans César Birotteau. Aussi obsédé par l’argent et la réussite sociale que l’auteur de la Comédie humaine, Zola a imaginé son grand magasin comme la "cathédrale du commerce moderne". La recherche incessante de nouveaux produits susceptibles d’intéresser la clientèle, de "nouveautés", est une caractéristique du grand magasin parisien. L’instauration du prix fixe, marqué sur une étiquette, supprimant un marchandage qui ne correspond plus à l’esprit du temps, figure parmi les principales innovations. Certains produits sont vendus à prix "sacrifiés" pour attirer la clientèle, le manque à gagner étant amplement compensé par les achats d’articles non démarqués. Afin d’accélérer le renouvellement des stocks, la liquidation des vieilles marchandises fait l’objet de réclames dans la presse et sur la voie publique. Mais c’est la réputation de Bon Marché et la très grande diversité des produits proposés qui font le succès du grand magasin.

Grands magasins du Louvre
Le développement des grands magasins traduit bien les mutations économiques et sociales de l’époque. Fondé en 1784, le Tapis-Rouge marque la naissance du magasin de nouveautés. Mais ce type de commerce ne se développe qu’après 1820 avec La Belle Jardinière (1824), Aux Trois Quartiers (1829) et Le Petit Saint-Thomas (1830).
Sous le Second Empire, le percement des grands boulevards, l’essor des moyens de transport et l’accroissement de la population, donc de la clientèle, donnent au grand magasin une dimension nouvelle. Deux géants émergent alors : Au Bon Marché et Au Louvre, qui serviront de modèle au Bonheur des Dames.
© Bibliothèque nationale de France
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La livraison des achats
Rares sont les clientes qui sortent du Bon Marché en portant leurs achats. À la fin du 19e siècle, le magasin emploie 150 chevaux pour livrer les achats des clientes à leur domicile, à Paris ou en banlieue.
À partir d’une certaine somme, les clientes de province peuvent aussi se faire livrer leurs achats par le train.
© Bibliothèque historique de la Ville de Paris, Photo : Thierry Ollivier
© Bibliothèque historique de la Ville de Paris, Photo : Thierry Ollivier