Focus
Le baroque : théâtralité et mouvement
La chapelle S. Ivo de la Sapienza à Rome
L’architecture baroque naît en Italie vers le début du 17e siècle. Ce style se développe en réaction au rationalisme et à l’humanisme de la Renaissance. Il est préparé par le maniérisme dont la grande figure est Michel-Ange.
À la fin de la Renaissance en effet, les bâtisseurs s’intéressent davantage au mouvement, à l’ornement, aux différentes manières de rendre un bâtiment théâtral.
Les façades ne sont plus rectilignes : elles ondulent, alternent les surfaces concaves et convexes pour favoriser les jeux de lumière. De même, le cercle, figure favorite à la Renaissance, est remplacé par l’ovale, moins "parfait" (tous les points du cercle sont à égale distance du centre) mais plus dynamique. C’est la forme de la place Saint-Pierre.
© e-rara.ch
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L'architecture baroque naît en Italie vers le début du 17e siècle. Ce style se développe en réaction au rationalisme et à l'humanisme de la Renaissance. Il est préparé par le maniérisme dont la grande figure est Michel-Ange. À la fin de la Renaissance, les bâtisseurs s'intéressent davantage au mouvement, à l'ornement, aux différentes manières de rendre un bâtiment théâtral.
Les façades ne sont plus rectilignes : elles ondulent, alternent les surfaces concaves et convexes pour favoriser les jeux de lumière. Le cercle, figure favorite à la Renaissance, est remplacé par l'ovale, moins "parfait" (tous les points du cercle sont à égale distance du centre) mais plus dynamique. C'est la forme de la place Saint-Pierre.
La galerie du palais Spada à Rome
Maîtrisant ces effets visuels, les architectes n’hésitent pas à en jouer pour donner au visiteur une impression de profondeur.
Dans cette galerie romaine conçue par l’architecte baroque Francesco Borromini, la perspective est faussée, donnant l’impression d’un couloir beaucoup plus long qu’il n’est en réalité. Cette galerie semble mesurer 40 m de long, mais elle en fait en réalité 9 !
Pour obtenir cet effet, le constructeur resserre peu à peu la largeur du couloir et réduit progressivement l’espace entre les colonnes, comme on peut le voir sur ce plan. De plus, la statue qui ferme la perspective est beaucoup plus petite qu’elle ne devrait l’être.
La galerie est faite pour être vue de l’extérieur. Si l’on se tient à l’intérieur, l’astuce est découverte !
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France
Trompe-l'œil et effets d'optique
Le style baroque est un art du théâtre, de l'artifice, du trompe-l'œil, des effets optiques trompeurs. Sur la place Saint-Pierre, un repère indique l'endroit où se placer pour ne voir que la première colonne de chaque rangée, les trois autres étant parfaitement cachées derrière.
Le grand rival du Bernin est Francesco Borromoni. Il conçoit ce corridor en trompe-l'œil. Les colonnes n'y sont pas disposées à égale distance, mais se resserrent progressivement en allant vers le fond, donnant l'impression d'une profondeur bien supérieure à la réalité. Cette galerie semble mesurer 40 m de long, mais elle en fait en réalité 9 !
Vue d’optique représentant l’église de St. Carlin aux quatre Fontaines de Francesco Borromini
L’architecture baroque, très théâtrale, est avant tout destinée à émouvoir et impressionner, alors que celle de la Renaissance appelait à la réflexion. Elle triomphe à un moment où l’Église tente de reconquérir son pouvoir, remis en cause par les guerres de religion et par l’humanisme de la Renaissance. Cette reprise en main, ou Contre-réforme, se manifeste notamment par la construction d’édifices somptueux, surchargés de décorations, surtout à l’intérieur. Ce luxe exubérant vise à attirer les fidèles dans les églises.
Le baroque gagne ensuite le reste de l’Europe, et même du monde à travers les colonies espagnoles d’Amérique latine surtout. Au 18e siècle, il évolue vers le style rococo.
© BnF
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Émouvoir et impressionner
Cette architecture théâtrale est avant tout destinée à émouvoir et impressionner, alors que celle de la Renaissance appelait à la réflexion. Elle triomphe à un moment où l'Église tente de reconquérir son pouvoir, remis en cause par les guerres de religion et par l'humanisme de la Renaissance. Cette reprise en main, ou Contre-réforme, se manifeste notamment par la construction d'édifices somptueux, surchargés de décorations, surtout à l'intérieur. Ce luxe exubérant vise à attirer les fidèles dans les églises.
Le baroque gagne ensuite le reste de l'Europe, et même du monde à travers les colonies espagnoles d'Amérique latine surtout. Au 18e siècle, il évolue vers le style rococo.