Trois classes d'immeubles haussmanniens

La cour des cuisines
Dans Pot-Bouille d’Emile Zola, satire particulièrement mordante de la petite bourgeoisie, l’immeuble nouvellement bâti à Paris est à l’image de ses habitants : Zola oppose son luxe et sa respectabilité de façade à la saleté de ses cours intérieures, où les domestiques déversent ordures et propos désobligeants sur leurs maîtres.
© Bibliothèque nationale de France
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Les nouveaux immeubles du Paris d’Haussmann obéissent à des règles de construction communes. Mais selon les quartiers et les budgets, ils sont généralement classés en trois catégories, des plus luxueux aux plus modestes.
- L’immeuble de première classe : il comprend, au-dessus du rez-de-chaussée, quatre étages avec de grands appartements hauts de plafond. Des écuries et des remises sont prévues dans la cour. Un escalier de service mène au 5e étage réservé aux domestiques, alors que les occupants des premiers étages empruntent un escalier beaucoup plus large et orné. Ces immeubles sont souvent richement décorés : pilastres cannelés, frontons, médaillons sculptées, cariatides ou atlantes…
- L’immeuble de deuxième classe : il comporte 5 étages et également un escalier de service.
- L’immeuble de troisième classe : haut de 5 étages, il propose des appartements plus petits et n’a pas d’escalier de service. Sa façade ne présente pas forcément de balcon, et il est généralement beaucoup moins décoré que les immeubles plus luxueux.

Scènes de la vie privée dans un immeuble
Au milieu du 19e siècle, l’immeuble est un raccourci de la société. Toutes les classes sociales ou presque y sont représentées. Plus on s’élève dans les étages, plus les habitants appartiennent à une classe sociale modeste.
Au moment du chantier haussmannien, la construction d’immeubles luxueux et la spéculation immobilière tendent à réduire cette mixité sociale, même si les derniers étages restent occupés par les domestiques.
© Bibliothèque nationale de France
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Visite de l’immeuble
Paru en 1882, Pot-Bouille décrit la vie des occupants d’un immeuble parisien construit récemment.
Un jeune provincial, Octave Mouret, arrive à Paris. Il visite son tout nouvel immeuble dans lequel il occupera une chambre de bonne. Ce même Octave Mouret deviendra le directeur du grand magasin "Le Bonheur des dames"
© Bibliothèque nationale de France
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