Focus
Les outils du charpentier : la bisaiguë

Charpentiers et menuisiers
À partir du 12e siècle, le charpentier devient un professionnel aux compétences reconnues, car son savoir-faire très technique ne peut pas être maîtrisé par tous. Cette corporation comptait 95 charpentiers à Paris en 1292.
C’est à cette époque que se développent la technique de l’assemblage à tenon-mortaise, et celle du piquage au plomb, toutes deux d’une extrême précision. Mais aussi et surtout l’art du trait de charpente, ou tracé de l’épure qui permet de maîtriser par le tracé en trois dimensions la conception d’un édifice complexe.
Le maître-charpentier est alors celui qui maîtrise l’ensemble des techniques et dirige sa part du chantier. Comme le maître maçon et le maître tailleur de pierre, il est à la fois architecte et ouvrier : il conçoit et il réalise. Le métier d’architecte en tant que tel n’existera qu’à partir de la Renaissance.
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France
Cet outil est devenu le symbole de la corporation des charpentiers français, même s’il n’est que rarement utilisé aujourd’hui.
Il est fait de deux parties : le ciseau à un bout et le bédane à l’autre. La bisaiguë est surnommée rabot du charpentier, car elle permet grâce au ciseau de dresser la surface d’un bois ou de tailler un tenon.
La partie bédane sert à tailler les mortaises, une fois celle-ci amorcée à la tarière par plusieurs trous circulaires alignés. L’une des utilisations classiques de la bisaiguë est la fabrication des chevilles de bois.