L’architecture du château

La galerie François Ier (1533-1539) au château de Fontainebleau
Le décor de la galerie constitue une innovation majeure dans l’histoire de l’art : pour la première fois un décor est composé de fresques associées au stuc en haut relief, au-dessus d’un lambris de bois sculpté. Ce système décoratif est décliné des deux côtés de la galerie sur sept travées. Le type d’ornements utilisé est popularisé dès sa création par des estampes et diffusé dans toute l’Europe. Sous François Ier, la lumière pénétrait par les deux longs côtés, mais au XVIIIe siècle, le bâtiment fut doublé côté nord pour créer de nouveaux appartements. Les anciennes fenêtres furent donc occultées.
Le palais de François Ier
Aux 15e et 16e siècles, le château de Fontainebleau connaît un formidable développement à l’instigation de François Ier de retour d’Italie. La construction de la fameuse galerie reliant sa chambre à la chapelle est le cadre du plus célèbre décor de la Renaissance française. Œuvre des artistes italiens, Primatice et Rosso Fiorentino, elle marque la naissance de la Première École de Fontainebleau. L’année 1528 constitue un repère dans l’histoire de la construction du château de Fontainebleau. En effet, cette année-là, après avoir ordonné d’abattre le château vieux pour élever un palais à sa mesure, François Ier entame l’édification de la galerie. Attenante à l’appartement du Roi dont la chambre est située au premier étage du donjon, l’aile de la galerie est un espace privé réparti sur deux niveaux. Au premier étage, la galerie est un lieu réservé à la déambulation du souverain. Elle est alors éclairée en lumière traversante puisque ses fenêtres prennent à la fois jour au sud sur la cour de la Fontaine et regardent au nord, du côté du jardin de la Reine. Ce n’est qu’au 18e siècle, lors du doublement de l’aile pour y déployer de nouveaux appartements pour Louis XVI, que ses fenêtres ont été obturées et le cabinet de retraite du Roi, supprimé.
De cette galerie – la première construite en France – on raconte que le Roi en conservait lui-même la clé autour du cou et qu’il en réservait la visite à ses hôtes de marque. Au rez-de-chaussée, se déployaient les appartements de bains dans lesquels François Ier exposait, outre les grands antiques du Vatican fondus par Primatice à Fontainebleau même, des tableaux précieux comme La Joconde ou La Vierge au Rocher de Léonard de Vinci. Tandis que du côté de la cour Ovale, François Ier fait reconstruire le château sur les fondations primitives, dans le même temps, il reprend aux religieux les terrains de l’abbaye nécessaires à la constitution du domaine.

L’ignorance chassée
Une préparation soigneuse du support est nécessaire : on applique des couches successives d’enduit à grains de plus en plus fins. La peinture est ensuite appliquée sur le support humide mais pas collant. Cette contrainte oblige le peintre à travailler rapidement en prévoyant la quantité exacte de peinture pour une surface de 1 à 4 m2, exécutable en une seule journée.

L’éléphant fleurdelisé
C’est ainsi que sont érigés les bâtiments qui bordent la cour du Cheval blanc (aile des Ministres au nord, aile de Ferrare à l’ouest, aile de la Galerie d’Ulysse au sud). Leur construction s’accompagne de celle de diverses dépendances (grand et petit jeu de paume, chenil, conciergerie, pavillons…). Des ajouts sont alors régulièrement effectués (modifications d’escaliers, construction de la colonnade ceinturant la cour Ovale, permettant la desserte des appartements et la montée de la garde à leurs abords, développement des bâtiments bordant la cour de la Fontaine puis alignement de ceux regardant du côté de la cour du Cheval blanc). La reconstruction d’une chapelle royale sur deux niveaux superposés marque un aboutissement.

Homme barbu en stuc
Entourant la fresque de L’incendie par Rosso Fiorentino, dans laquelle deux jeunes hommes portent leurs pères sur leurs épaules, les stucs représentent à gauche un homme barbu vêtu de braies, représenté ici, et à droite un jeune homme portant un pagne. Ces deux personnages évoquent l’amour filial, tandis que la fresque pourrait faire référence au dévouement des deux fils de François Ier, lorsque ceux-ci se sont fait emprisonner par les espagnols en échange du roi alors prisonnier à Madrid.
On remarque en bas l’initiale F en or sur fond bleu.
© Vinca Hyolle
© Vinca Hyolle

La salle de bal
Les "H" et les croissants de lune, chiffres et emblèmes d’Henri II, attestent du rôle du roi dans cet espace. Les fresques imaginées par Primatice ont été réalisées par Nicolo dell’Abate et son équipe sur des thèmes liés aux plaisirs de la chasse, des festins et de la danse, ou des thèmes mythologiques comme Apollon et les muses ou les noces de Thétis et Pelée.
Les aménagements ultérieurs
Palais tentaculaire, le château de Fontainebleau fait la synthèse de l’architecture en France, du 12e au 19e siècle. Symbole du château de Fontainebleau, le célèbre escalier en fer à cheval est un ouvrage du règne de Louis XIII – d’après un modèle de la Renaissance – dû à Jean Androuet du Cerceau.
L’empreinte de Louis XIV à Fontainebleau se manifeste essentiellement par la création du grand parterre confiée à André Le Nôtre.

Manteau de cheminée à l’effigie d’Henri IV
Le souverain aimait y résider, loin de l’agitation parisienne. Entre 1600 et 1610, il a fait venir au domaine les meilleurs architectes, peintres et sculpteurs d’Europe du Nord. Reste notamment la salle de la Belle cheminée avec ce portrait en pied du roi de France et de Navarre sur son cheval blanc, gravé dans le marbre par Mathieu Jacquet.

La chapelle de la Trinité
On doit au peintre Martin Fréminet les scènes du mystère de la Rédemption de l’homme.
Le maître-autel, installé en 1633, est l’œuvre du sculpteur italien Francesco Bordoni, lequel est aussi l’auteur du dallage en marbre multicolore du sol.
Le tableau d’autel peint par Jean Dubois le Vieux en 1642 représente la Sainte Trinité au moment de la déposition de croix.
Sous Louis XV, la construction de nouveaux logements pour la Cour entraîne d’importantes démolitions, notamment celle de la galerie d’Ulysse. Sous Louis XVI, les modifications apportées concernent surtout les décors intérieurs des appartements des souverains. Napoléon Ier, restaurant la “demeure des Rois” mise à mal par la Révolution, reprend à son compte les idées du siècle précédent, visant à rendre plus harmonieuses les façades de la cour du Cheval Blanc. Les travaux de restauration se poursuivent sous la restauration et la monarchie de Juillet.
Le règne de Napoléon III se caractérise par la poursuite des restaurations entreprises depuis le début du siècle. La plus notable est celle de la galerie des Cerfs afin de lui rendre ses volumes et décors du règne d’Henri IV. En 1854-1857 est construit le nouveau théâtre dans l’aile Louis XV.

La galerie des cerfs

Gros Pavillon de la cour de la Fontaine. Appartements de Louis XV et de Marie Leckzinska
Sous Louis XV, la construction de nouveaux logements pour la Cour entraine d’importantes démolitions. C’est ainsi qu’est construite une nouvelle aile fermant la cour des Princes, que la fameuse galerie d’Ulysse est mise à bas pour être remplacée par l’aile de Gabriel, que la destruction du pavillon des Poëles permet la construction du Gros Pavillon. L’ensemble est édifié par Jacques-Ange Gabriel en 1750.
© Vinca Hyolle
© Vinca Hyolle

La salle du trône

La cour d’honneur
Cour principale du château à partir du 17e siècle, la cour d’Honneur, ou cour des Adieux, faisait auparavant office de basse-cour.
Elle trouve sa forme actuelle sous Napoléon Ier qui fait remplacer l’aile Ferrare par l’actuelle grille d’honneur. Rendue célèbre par son escalier en fer à cheval réalisé par Jean-Androuet du Cerceau en 1632-1634, elle est le lieu des adieux de Napoléon Ier à sa garde le 20 avril 1814.
© Vinca Hyolle
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