Le magasin central

Le magasin central
Créé par l’architecte Henri Labrouste en 1865, le magasin central des imprimés est à l’époque révolutionnaire dans sa conception. La séparation entre espaces de lecture et espaces de stockage, prônée dès 1816, n’est pas encore entrée en application. Labrouste s’y est lancé, timidement à la bibliothèque Sainte-Geneviève, et radicalement à la Bibliothèque impériale, avec ce magasin central, visible de la salle, mais indépendant.
Avec quatre étages et un sous-sol, 2m30 de hauteur par étage pour éviter les échelles, des niveaux en caillebotis pour que la lumière y pénètre depuis le toit vitré, des liaisons pratiques entre toutes les sections, ce magasin fera référence pendant de longues années. Il conservera les collections d’imprimés pendant 130 ans avant leur déménagement en 1998 à Tolbiac. Le magasin sera prochainement occupé par les collections de la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art.
© Wilfrid Rouff /Oppi/ Bibliothèque nationale de France
© Wilfrid Rouff /Oppi/ Bibliothèque nationale de France
Derrière la salle Labrouste s’ouvre le fameux magasin central, par une porte de près de 8 m de haut, soutenue, pour ne pas dire gardée, par les deux cariatides monumentales du sculpteur Joseph Perraud.
Un peu moins large que la salle de lecture, c’est une sorte de cour rectangulaire de 1 218 m², éclairée par un plafond vitré, et comprenant 5 étages, divisés en salles avec des galeries de communication. Les cinq niveaux de 2, 30 m de haut évitent le recours aux échelles. L’électricité étant proscrite à la Bibliothèque jusqu’en 1925, le magasin est éclairé par un toit en verrière, et la lumière pénètre au moins jusqu’au rez-de-chaussée grâce à des caillebotis ; on peut penser que le sous-sol, mal éclairé, devait servir plutôt aux calorifères qu’au stockage des ouvrages. Conçu pour abriter 1200 000 volumes, il est déjà insuffisant dès son inauguration, puisque des collections entières doivent rester stockées dans d’autres salles du bâtiment : mais sa conception verticale, sa proximité de la salle et un ingénieux système de transport des ouvrages permettent une efficacité et une rapidité de service impossibles jusqu’alors.