Focus
Dans les collections de la BnF
Les collections de la Bibliothèque nationale de France sont de natures extrêmement variées : des livres bien sûr, mais aussi des journaux et revues, des productions audiovisuelles et multimédias, des photographies et estampes, des partitions de musique, des cartes et plans… Et également des manuscrits richement enluminés, des livres précieux, des monnaies et médailles, des statues et vases antiques, des bijoux antiques et modernes collectionnés par les rois de France à partir de Charles V.

L’Odyssée
L’Odyssée est un poème épique attribué à Homère. Il compose le deuxième volet de la légende de la guerre de Troie et a pour héros principal Ulysse, roi d’Ithaque. Ce dernier, renommé pour sa ruse, tente de rejoindre son île natale, Ithaque, mais une série d’épreuves retarde son retour pendant dix ans, plongeant Pénélope, sa femme, dans une longue attente alors que leur fils, Télémaque, part à sa recherche.
Ulysse affronte de nombreuses épreuves au cours de son voyage. Protégé par la déesse Athéna, il subit la malédiction de Neptune dont il a tué le fils, le cyclope Polyphème. Mais Ulysse résiste au chant des sirènes, échappe au charme de la magicienne Circé, fuit les géants anthropophages et les périls de Charybde et Scylla. Tous ses compagnons meurent et il parvient seul à Ithaque.
Dans les derniers chants, Ulysse bat les prétendants de Pénélope qui cherchent à prendre sa place de roi.
L’Odyssée est un récit initiatique, où le héros est décrit avec plus d’humanité que ceux de l’Iliade, mais aussi une formidable source d’information sur les coutumes et les croyances grecques.
© Bibliothèque nationale de France
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Le "Grand Camée de France"
Le camée est une technique de gravure et sculpture sur une pierre dure présentant des strates de teintes différentes. Le travail de l’artisan permet alors de faire apparaître des couleurs différentes selon sa taille.
Le "Grand Camée de France" illustre le goût des Romains pour cet art précieux : mesurant une trentaine de centimètres de haut, c’est le plus grand camée que nous connaissions de l’Antiquité.
Cette œuvre a une fonction décorative mais aussi politique : elle représente la famille de l’empereur Auguste et ses liens avec les dieux. Auguste, divinisé après sa mort, est représenté dans la partie supérieure au milieu des dieux de l’Olympe. Vénus est visible aussi : la légende veut qu’elle soit à l’origine de la famille d’Auguste. Le registre médian est dédié au monde des vivants et plus particulièrement aux héritiers d’Auguste : l’empereur Tibère et son successeur Germanicus. Enfin, dans la partie inférieure du tableau, des barbares sont représentés dans des habits qui rappellent les provinces conquises par Rome : des Orientaux avec leurs bonnets phrygiens, mais aussi des Germains aux cheveux longs.
© Bibliothèque nationale de France
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Les collections proviennent de plusieurs sources : les œuvres des collections royales, le dépôt légal (obligation de déposer à la Bibliothèque royale tout document imprimé, instaurée par François Ier en 1537. Cette obligation s’étend ensuite à d’autres documents), les confiscations lors de la Révolution française… Des ensembles entiers peuvent rejoindre les collections grâce aux dons, comme ce fut le cas avec le legs par Victor Hugo de l’ensemble de son œuvre, et plus récemment avec le dessinateur Georges Wolinski en 2012. Les collections s’accroissent de 80 000 ouvrages par an grâce au dépôt légal.
La BnF a de multiples missions. Elle doit bien entendu constituer, recenser et conserver les collections qui y entrent. Mais son rôle ne s’arrête pas là : elle favorise la recherche et encourage la découverte des collections par tous les publics, (chercheurs, enseignants et élèves, apprentis ou grand public).

L’invention de l’imprimerie par Gutenberg
Au milieu du 15e siècle, Johannes Gensfleisch, dit Gutenberg, met au point l’imprimerie à caractères mobiles. Après de longues recherches, il s’installe à Mayence en Allemagne où le banquier Johann Fust finance ses recherches. Reprenant le principe de la gravure et de la gravure sur bois (xylographie), Gutenberg conçoit un système où les lettres sont indépendantes les unes des autres, ce qui permet de les agencer en fonction des mots souhaités : c’est la typographie. Les textes ainsi composés sont ensuite imprimés par presse sur des parchemins ou feuilles de papier.
Le premier document imprimé par Gutenberg est une Bible, surnommée la “Bible à 42 lignes” car chaque page compte deux colonnes de 42 lignes chacune. Imprimée en 1455, elle a été tirée en 180 exemplaires dont il en reste aujourd’hui 48.
L’invention de Gutenberg permet de reproduire en grande quantité et avec précision des textes que les copistes du Moyen Âge mettaient très longtemps à produire. Elle fait entrer le monde occidental dans une nouvelle ère où l’écrit devient plus important que l’oral.
© Bibliothèque nationale de France
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Le ballet du Roi-Soleil
En 1653, le roi Louis XIV ne règne pas encore seul (sa mère Anne d’Autriche est régente), mais il s’affirme comme figure politique forte. À 15 ans, à peine rentré à Paris après les événements de la Fronde, il décide de danser dans le Ballet de la nuit. Ce spectacle lui permet de se mettre en avant comme personnalité publique. Il s’implique dans sa réalisation et choisit de faire danser les princes qui ont participé à la Fronde, en signe d’apaisement. Il s’attribue le rôle du soleil et domine tous les autres danseurs. Ce rôle lui vaut le surnom de Roi-Soleil, qui devient un symbole du pouvoir royal et de la monarchie absolue, notamment dans la décoration du château de Versailles.
Sur le plan artistique, ce ballet montre la volonté royale de faire de la danse un art important, pratiqué par les nobles de l’époque. L’Académie royale de danse est créée en 1661, avant celle des belles-lettres ou des sciences.
© Bibliothèque nationale de France
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