Focus
Une punition divine

La destruction divine de tour de Babel
La tour de Babel abandonnée par les hommes désormais incapables de communiquer devient, dans l’imagerie occidentale, un édifice violemment détruit par la colère divine. Sur cette gravure du Hollandais Cornelis Anthonisz (1547), la tour s’effondre sous nos yeux, frappée par le feu du ciel. Comme dans la version de Pieter Brueghel, l’inspiration architecturale est évidente : il s’agit du Colisée romain, métaphore de la Rome païenne qui chutera en 476 après J.-C. Mais en pleine Renaissance, cette référence rappelle aussi l’intérêt renouvelé des hommes de cette époque pour l’Antiquité.
© Rijk Museum
© Rijk Museum
L'épisode de la tour de Babel se situe dans la Bible (Genèse, 11). Peu après le Déluge, le roi Nemrod et ses hommes entreprennent de bâtir une tour dont le sommet toucherait le ciel. Pour punir cet excès d'orgueil, Dieu fait parler les hommes dans des langages différents, alors que jusque-là ils échangeaient dans la même langue. Les artisans de la tour ne se comprennent plus. Incapables de travailler ensemble. Ils se dispersent sur toute la surface de la terre. La construction cesse et l’entreprise échoue.
Ce mythe biblique s'inspire certainement du destin de la ville de Babylone, qui a impressionné le monde antique. Prise par les Perses en – 539, puis par Alexandre le Grand en – 323, Babylone sombre peu à peu dans le déclin.