Chambord hier et aujourd’hui




















Lancé en 1519 à l’initiative du roi François Ier qui veut en faire un symbole de sa puissance, le chantier de Chambord est l’un des plus importants de la Renaissance française. Influencé par l’architecture italienne, le roi souhaite un édifice aux dimensions imposantes, basé sur un plan centré et une symétrie parfaite. Pourtant, l’architecte de ce château d’exception, inégalement habité selon les époques, demeure inconnu. On pense parfois y déceler l’influence de Léonard de Vinci, qui fut l’hôte du roi.
Vues d’ensemble, des terrasses, de l’escalier central, ou scènes plus quotidiennes… les représentations du château abondent au fil des siècles. Rapprochées de photographies contemporaines, elles témoignent de la magnificence d’un édifice qui a traversé les siècles sans transformation majeure.
Plan général du château de Chambord
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Bibliothèque nationale de France
Le château de Chambord : un domaine de chasse
En 1519, François Ier lance le chantier du château de Chambord. Il a 25 ans. Passionné de chasse, il choisit un emplacement idéal pour cette activité, au milieu d’un parc et de marécages abritant des espèces en nombre. Mais avec cet édifice, le roi entend affirmer sa puissance, et frapper les esprits. Sa symétrie parfaite et ses proportions étudiées en font un édifice presque "intouchable", peu remanié au fil des siècles.
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© Domaine national de Chambord
Le château de Chambord : l’influence italienne
En 1515, le roi François Ier est revenu vainqueur de la bataille de Marignan en Italie. Il a découvert les beautés de l’architecture italienne de la Renaissance. Le château est constitué d’un mélange d’architecture médiévale, représentée surtout par le donjon central flanqué de quatre tours massives, et d’emprunts à la Renaissance italienne avec les terrasses, les pilastres, les caissons des voûtes…
Les dimensions du château sont impressionnantes : 156 m de long, 56 m de haut. Il compte 77 escaliers, 282 cheminées et pas moins de 426 pièces !
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© BnF
Château de Chambord : la pierre de tuffeau
Le château de Chambord fait un large emploi du tuffeau, pierre calcaire tendre fréquemment utilisée en Val-de-Loire. Sur le chantier, les maîtres maçons qui ont déjà travaillé sur d’autres chantiers royaux connaissent bien ce matériau facile à sculpter. Sa couleur claire, de blanc à crème, renvoie largement la lumière et donne aux édifices de la région une identité commune. Il faudra 220 000 tonnes de pierres de tuffeau pour achever le château.
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© Domaine national de Chambord
Les toits et les terrasses du château de Chambord
Les terrasses du château sont un héritage de la Renaissance italienne. Ces espaces qui servent de lieu de promenade et offrent une vue unique sur la campagne alentour, posent un problème technique : celui de leur étanchéité. À Chambord, les bâtisseurs ne cherchent pas à poser un revêtement étanche, ils préfèrent bâtir sous la terrasse une couverture pentue de tuiles vernissées évacuant les eaux de pluie vers des chéneaux.
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© Domaine national de Chambord
Château de Chambord, toits et lanterne
Loin de constituer un espace désert, les terrasses sont hérissées de tourelles d’escaliers, de lucarnes et de souches de cheminées qui contrastent avec la façade plus simple et donnent au château sa silhouette reconnaissable entre toutes. On a l’impression de circuler dans une véritable forêt de pierre.
Les toits des tours sont couverts d’ardoise, matériau également utilisé pour certains éléments décoratifs.
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La cour du château de Chambord et l’escalier de l’aile de la chapelle
Dans la cour du château, au coin des deux ailes se trouvent deux escaliers en vis dits "hors œuvre" : extérieurs, ils sont accolés au bâtiment qu’ils distribuent. Ce dispositif s’inspire de l’escalier du château de Blois.
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© Domaine national de Chambord
L’escalier du château de Chambord
Au centre exact du donjon, au milieu du "bras de croix", se trouve l’élément architectural le plus célèbre du château : l’escalier qui dessert les trois étages grâce à deux rampes en vis imbriquées. Le noyau central de l’escalier est creux et permet à deux personnes engagées chacune sur l’une des rampes de se voir à travers les ouvertures pratiquées dans les parois du noyau.
Dit "à doubles révolutions", l’escalier mène celui qui l’emprunte au niveau situé exactement au-dessus de son point de départ, comme s’il réalisait un cercle complet.
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© Domaine national de Chambord
Léonard de Vinci et Chambord
On ignore quelle a été la véritable contribution du grand artiste Léonard de Vinci au projet architectural de Chambord. Mais il est certain qu’il a été sollicité en ce sens. Dans les pages des carnets de Léonard de Vinci figurent plusieurs esquisses d’édifices à plan centré (comme le château de Chambord) et des dessins d’escaliers à double vis.
Il est en revanche certain que Léonard de Vinci arrive en France en 1516, porteur de la Joconde, que François Ier lui achètera.
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Salamandre sculptée au château de Chambord
Partout dans le château apparaissent des motifs en forme de salamandre : ces animaux dont on dit qu’ils peuvent vivre dans le feu sont en effet l’emblème du roi François Ier. La salamandre est un emblème familial, hérité du grand-père de François Ier, Jean d’Angoulême. Louise de Savoie choisit cet emblème pour la médaille du jeune prince. Son précepteur en compose la devise qui deviendra "Nutrisco et extinguo" (Je le nourris et je l’éteins). La salamandre apparaît alors dans les manuscrits qui sont offerts au jeune prince ou à sa mère. Après l’avènement de François Ier, la salamandre, se nourrissant de feu ou crachant de l’eau pour éteindre les flammes, reste l’emblème personnel du souverain, affiché dans la livrée de ses gardes, et connu comme tel dans l’entourage royal comme par ses sujets.
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La salamandre protectrice des lettres
La croyance que la salamandre est capable de vivre dans le feu et de l’éteindre, est héritée des auteurs antiques et se perpétue tout au long du Moyen Âge. Ici, la salamandre est enroulée dans un phylactère portant la devise légèrement modifiée : "Nutrico et extinguo" (c’est-à-dire "Je nourris les bons esprits et j’écarte les mauvais"). C’est là un appel à François Ier pour qu’il joue le rôle de mécène.
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François Ier et sa sœur Marguerite reine de Navarre à Chambord
Cette image du 19e siècle représente le roi, confortablement installé dans l’une des pièces du château de Chambord, et montrant à sa sœur Marguerite, reine de Navarre les vers qu’il vient de tracer avec un diamant sur l’un des vitraux du château. Mais la création royale prétendument gravée à Chambord est en réalité de Victor Hugo.
Même si le mémorialiste Brantôme relate avoir lu, dans la dernière partie du 16e siècle, les mots " Toute femme varie" écrits de la main du roi à côté de la fenêtre de la chambre royale, si, un siècle plus tard, le médecin Jean Bernier affirme qu’on peut lire sur un "carreau de vitre" d’un cabinet joignant la chapelle du château " Souvent femme varie / Mal habil qui s’y fie", la formulation que nous avons aujourd’hui à l’esprit semble bien être une invention de Hugo.
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Les voûtes sculptées du second étage et l’escalier à double hélice du château de Chambord
Au second étage, les voûtes des salles en croix donnant sur l’escalier dont décorées de caissons sculptés arborant en leur centre soit une salamandre soit le F, initiale du roi. La forme surbaissée des voûtes est dite en "anse de panier", et constitue un véritable défi en termes de construction.
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La lanterne du grand escalier de Chambord, vue depuis les toits terrasses
Au centre des terrasses, la tour-lanterne qui chapeaute le grand escalier culmine à 56 m.
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La lanterne du grand escalier de Chambord, vue intérieure
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La lanterne restaurée du château de Chambord
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Le dépôt lapidaire du château de Chambord
Le château de Chambord fait un large emploi du tuffeau, pierre calcaire très tendre et facile à sculpter. Mais cette pierre abondante dans la région résiste mal à l’érosion. C’est pourquoi certains des éléments seront remplacés à plusieurs reprises.
En 1890, la partie supérieure de la lanterne est déposée et remplacée. En 1995, c’est au tour des arcs-boutants. Ces éléments, conservés, peuvent aujourd’hui être observés au "Musée de l’œuvre" situé dans l’une des tours de l’enceinte.
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La charpente de la chapelle du château de Chambord
La chapelle du château de Chambord est inachevée à la mort de François Ier. Dépourvue de charpente, elle demeure même à ciel ouvert pendant un siècle et demi.
Le fils de François Ier, Henri II, prend la relève, mais il faudra attendre le règne de Louis XIV pour que la chapelle soit enfin couverte par l’architecte Jules Hardouin-Mansart. Ce dernier fait réaliser une charpente, chef-d'œuvre de complexité et de précision, qui est à rapprocher de celle de la chapelle des Invalides, également de Hardouin-Mansart.
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L’appartement de parade du château de Chambord
Le château de Chambord subit peu de transformations majeures au fil des siècles, et sa structure initiale est exceptionnellement conservée. Néanmoins, des aménagements intérieurs sont réalisés à l’initiative des souverains successifs qui occupent le château.
L’appartement de parade est créé en 1680, lors du règne de Louis XIV. Il s’inspire du château de Versailles dont il reprend la succession de pièces en enfilade.
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Le château de Chambord, une destination touristique
Au fil des siècles, le château de François Ier devient peu à peu une destination touristique appréciée. À partir du 19e siècle, le grand chantier de construction de voies ferrées est défini comme un objectif économique majeur. Il s’accompagne de la création de grandes compagnies de chemin de fer, qui construisent des gares monumentales, et vantent par affiche leurs destinations les plus prestigieuses. Durant l’été 1952, on invente même au château de Chambord un spectacle d’un nouveau genre dans un lieu historique : le son et lumière.
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- Direction éditoriale
Françoise Juhel, Éditions multimédias, BnF
Édition
Nathalie Ryser, Éditions multimédias, BnF
Traitement iconographique, réalisation
Gisèle Nedjar, Éditions multimédias, BnF
Fichiers numériques réalisés par le département Reproduction de la BnF
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