Les travaux d'Haussmann
En 1850, Napoléon III déclare : "Paris est bien le cœur de la France ; mettons tous nos efforts à embellir cette grande cité, à améliorer le sort de ses habitants. Ouvrons de nouvelles rues, assainissons les quartiers populaires qui manquent d'air et de jour, et que la lumière bienfaisante du soleil pénètre partout dans nos murs."
L'empereur confie la réalisation de son nouveau Paris au préfet de la Seine, le baron Haussmann. Ce dernier lance des travaux gigantesques pour restructurer la capitale entre 1853 et 1870. Percement de rues et d'avenues, édification de bâtiments de prestige, création des réseaux d'eaux potables et usées, des égouts, éclairage au gaz, aménagement de parcs… La ville devient un énorme chantier qui attire une main d'œuvre toujours plus nombreuse. Elle en sort totalement transformée.
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Le Paris d’avant : une rue ancienne
Au début du 19e siècle, Paris reste une ville à l’allure médiévale. Les rues sont étroites, les égouts souvent à ciel ouvert. Les eaux usées se déversent dans une rigole au milieu de la rue, les déchets jonchent les rues. Deux grandes épidémies de choléra en 1832 et 1834 font de nombreuses victimes.
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L’hygiène en images
En 1833, Rambuteau est nommé préfet de la seine. Il inaugure une action d’urbanisation et d’assainissement de la ville qui va se prolonger et se généraliser avec Haussmann. Rambuteau perce la rue qui portera son nom, crée le premier réseau d’égouts, et installe des fontaines sur les places de la ville.
Peu à peu, l’idée que l’hygiène a une influence sur la santé s’impose à tous…
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Le préfet Haussmann, préfet de la Seine
55 000 artisans sur le chantier du Paris haussmannien
La construction de l’opéra Garnier fait partie du vaste chantier lancé par Haussmann pour remodeler entièrement Paris. cette entreprise gigantesque mobilise près de 55 000 artisans. Quelques 8 000 entreprises spécialisées emploient environ 31 000 maçons, 5 000 charpentiers, 3 500 couvreurs, 8 000 menuisiers, 600 peintres et 6 000 serruriers métalliers.
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Une main d’œuvre venue de toute la France
Les nécessaires destructions
Les travaux d’Haussmann entraînent la démolition de centaines de pâtés de maisons jugés insalubres. Ils sont remplacés par de larges avenues rectilignes bordés d’immeubles de pierre.
Le chaos d’un vaste chantier peut aussi attirer l’œil d’un photographe. Charles Marville prend pour sujets les trouées et les gravats du chantier haussmannien, avant que n’apparaissent les larges avenues et les alignements d’immeubles du nouveau Paris.
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Jour et nuit
Expropriations et déménagements
Le percement des grandes avenues : prolongement de la rue de Rivoli
Ces travaux suscitent l’admiration, ainsi Victor Hugo écrit-il : "Que c’est beau, de Pantin on voit jusqu’à Grenelle ! Le vieux Paris n’est plus qu’une rue éternelle / Qui s’avance, élégante et droite comme l’i / En disant Rivoli, Rivoli, Rivoli".
Le percement des grandes avenues : la nouvelle avenue de l’Opéra
Pour Haussmann, les voies entourant l’Opéra sont stratégiques, comme il l’écrit dans ses Mémoires : "[Elles ont] le grand mérite de créer une communication facile et directe entre les beaux quartiers de Paris et les plus commerçants".
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La création de grandes places : la place de la République
Le théâtre du Châtelet
Haussmann fait remodeler la très centrale place du Châtelet et y place en vis-à-vis deux théâtres, le théâtre du Châtelet et le théâtre de la ville, dont l’architecte est Gabriel Davioud.
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Un nouveau mobilier urbain : les colonnes Morris
L’église Saint-Augustin
Réalisée par Victor Baltard, l’architecte des Halles, l’église se caractérise par sa structure métallique, tout à fait nouvelle pour un lieu de culte, et totalement affichée à l’intérieur de l’église. Mais l’audace s’arrête néanmoins au porche de l’église : la façade extérieure est habillée d’un revêtement de pierre beaucoup plus traditionnel, au style oscillant entre le roman et le byzantin.
L’extension de Paris et les nouveaux arrondissements
Jusqu’en 1860, Belleville est une commune indépendante aux portes de Paris. Elle est séparée de la capitale par un mur d’enceinte qui permet de percevoir des impôts sur les marchandises qui entrent.
En 1860, pour faire face à l’afflux de population dans la capitale, Paris s’agrandit. Onze communes limitrophes sont intégrées à la ville et deviennent des arrondissements. Ce sont Auteuil, Passy, les Batignolles, Montmartre, La Chapelle, La Villette, Belleville, Charonne, Bercy, Vaugirard et Grenelle. Les arrondissements passent ainsi de 12 à 20.
Ces nouveaux quartiers abritent les nouveaux arrivants, ouvriers et artisans attirés par les grands travaux, et les habitants expulsés du centre de Paris en chantier.
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La réorganisation des transports en commun
A partir de 1870, les omnibus sont concurrencés par les tramways, toujours tirés par des chevaux mais plus rapide car circulant sur des rails.
La création de grands parcs
Le parc des Buttes-Chaumont
Commencé en 1864, le parc des Buttes-Chaumont situé dans le 19e arrondissement est inauguré le 1er avril 1867. Ce parc entièrement artificiel est construit sur d’anciennes carrières de gypse, minerais permettant de fabriquer le plâtre. Venus de toute la ville, les gravas du chantier haussmannien servent de remblais. Ce qu’il reste de la falaise de gypse, soluble dans l’eau, est habillée d’une maçonnerie qui la protège tout en imitant la pierre. On transporte ensuite plus de 200 000 m3 de terre végétale qui permettront les plantations. Un pont métallique suspendu, construit par Eiffel dans ce nouveau lieu, rappelle les derniers progrès technologiques…
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L’aménagement du réseau d’eau
Promenade dans les égouts de Paris
Le réseau d’égouts souterrains est complété et dessert désormais toute la ville. Il passe ainsi de 146 à 560 km de long, et devient… un haut lieu de visite !
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Le nouvel éclairage au gaz rue du quatre-septembre à Paris
En 1878, on utilise pour la première fois à Paris des becs "Quatre-Septembre" dans la rue du même nom.
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Françoise Juhel, Éditions multimédias, BnF
Édition
Nathalie Ryser, Pierre-Emmanuel Jouanneau, Éditions multimédias, BnF
Traitement iconographique
Gisèle Nedjar, Éditions multimédias, BnF
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