Un manifeste pour le béton
Conscient des potentialités de malléabilité et de portée du béton, fort des dialogues établis avec les entreprises de BTP et les ingénieurs, s’appuyant sur les premières performances informatiques de calculs, Roger Taillibert revendique l’usage de ce matériau.
Les 50 portiques formant l’enceinte et les tribunes ne sont pas uniformes : ils sont conçus en 13 modèles différents. Cela permet d’adapter le poids de chaque tribune et les poussées, tout en créant une architecture ondulante, évoquant un mouvement.
Grâce au béton précontraint, Roger Taillibert conçoit un système constructif autostable, inspiré par les tribunes de stades américains dont la structure est en acier.
Le poids du porte-à-faux couvrant les tribunes du public, qui varie de 32,50 mètres à 45 mètres, est équilibré par des mâts courbes verticaux de 29 à 30,50 mètres de hauteur.
Cette prouesse technique est une première dans l’histoire de la construction, à tel point que les assureurs refusaient de signer des contrats pour couvrir les risques liés aux porte-à-faux dépassant 20 mètres… Au stade du Parc des Princes, les porte-à-faux atteignent 45 mètres !
Des pièces coulées sur place
Les techniques du béton se perfectionnent sur le chantier. La plupart des pièces sont coulées directement sur place.
Chaque mât et chaque porte-à-faux sont constitués de plusieurs pièces de béton, appelées voussoirs. Ces derniers sont fabriqués directement sur le chantier. Leurs dimensions et leur ferraillage varient selon les emplacements, mais la technique de précontrainte est systématiquement utilisée pour garantir la plus grande portée possible.
Résine époxy
Les voussoirs, qui constituent les porte-à-faux et les mâts, sont d’abord collés les uns aux autres avec de la résine époxy, reconnue pour son étanchéité. Ensuite, ils sont solidement liés par des câbles d’acier passant à travers des fourreaux et mis en tension.